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Pris dans un piège à loup, un chat a dû être euthanasié à Dour: "Et si un enfant avait mis le pied dedans?", s'inquiète Marie-Françoise

 
 

Un dispositif impressionnant placé le long d'un sentier. Marie-Françoise et son mari ont découvert un chat coincé dans un piège à loup. L'animal a dû être euthanasié. Le couple s'inquiète de la dangerosité d'une telle pratique. Est-ce légal ?

Un piège à loup installé sur le RAVel à Élouges. Telle est la découverte faite par Marie-Françoise et son mari Guy en février dernier. Alors que Guy coupe du bois près de son jardin, il est attiré par le miaulement d'un chat. Sur place, il repère un chat coincé dans un piège pour animal. Ce chat errant a été surpris par cet impressionnant dispositif. Ses deux pattes ont été brisées, il a dû être euthanasié. 

"Si c'était un enfant qui avait mis le pied dedans, je ne sais pas ce qui se serait passé. Le piège est à 18 mètres de chez moi. J'ai des petits-enfants qui viennent et qui jouent sur le talus. Ça aurait pu leur arriver", raconte Marie-Françoise. 

C'est la première fois que cette grand-mère se retrouve face à un piège à loup. Concrètement, ce dernier est composé d'un déclencheur en métal et de larges mâchoires incurvées. Celles-ci sont actionnées par de puissants ressorts censés retenir l'animal. 

Après sa découverte, le couple contacte l'association de bien-être animal, "Nos amis les bêtes". Selon son président, ce genre d'événements arrive fréquemment. "Si on est prévenu, on essaie de retirer les appareillages et voir qui est la personne qui s'amuse à braconner", rapporte Marcel de Raijmaeker qui appelle les riverains à la prudence. "Il ne faut pas poser ce genre de systèmes. C'est illégal, on n'est plus à l'époque du braconnage", s'exclame-t-il.

Sur son compte Facebook, le président a également publié un message à destination des riverains. "La police a été avertie (...) Il n'y a pas dans cette région ni de loups, ni animaux féroces", écrit-il. Nombreux sont ceux qui se sont par ailleurs offusqués d'une telle pratique. "Où pouvons-nous nous promener en se sentant protégés ?", se demande Rose. "Quelle honte ! On promène nos chiens, on laisse les enfants s'amuser et courir. C'est criminel et totalement interdit", ajoute une internaute. 

Car en effet, la législation interdit formellement l'installation de ces dispositifs. Comme l'indique un décret modifiant la loi du 28 février 1882 sur la chasse, en région wallonne, il est interdit d'employer des pièges à mâchoires. "La détention, la vente et l'offre en vente de pièges à mâchoires sont interdites", mentionnait ce décret.

Une peine de 100 à 1.000€

Jean-François Duliere, chef de cantonnement au DNF (Département Nature et Forêts) à Mons, explique la raison d'une telle interdiction. "C'est un moyen de capture qui fait souffrir l'animal et qui n'est pas sélectif", éclaire-t-il. Les détenteurs et utilisateurs de ces pièges risquent d'être verbalisés. "Le procès-verbal est transmis au parquet et le magistrat pourra, le cas échéant, prononcer une peine qui va de 100 à 1.000 euros", souligne Jean-François Duliere. 

Malgré l'interdiction, ce type de pièges se vend sur des brocantes ou au marché noir. Sur internet, des annonces proposant l'achat de ce type de piège existent également. "Il circule encore parfois, sous la table, des pièges de ce type. Ce n'est pas fréquent mais ça arrive", précise le chef de cantonnement au DNF.

Depuis 2016, le loup a fait son retour en Wallonie. Un an plus tard, le Service public de Wallonie instaurait le Réseau Loup. Les études ont montré que ces mammifères étaient présents dans les Hautes Fagnes. Sa présence près de Dour, en province du Hainaut, est exclue. La police a ouvert une enquête pour tenter d'identifier la personne qui a installé celui découvert à Élouges.


 

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