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A l'hôpital de Nivelles ce matin, dans la file des patients venus se faire tester, certains profitent de rendez-vous pris avant la limitation des tests. Plusieurs personnes ne présentent pas de symptômes. A l'avenir, elles ne seront donc plus acceptées. "J'ai eu un contact avec une collègue qui l'a déclaré, et on avait gardé le masque, mais la direction demande qu'on fasse le test", explique une femme. "Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui n'ont pas les symptômes, mais qui l'ont", explique un automobiliste en attente de son test.
Dorénavant, sur les sites de Nivelles de Tubize, les inscriptions en ligne sont suspendues. Les tests sont réservés au patients des sites et aux personnes présentant des symptômes. En cause, une rupture de stock. "Ce sont typiquement les réactifs dont nous avons une rupture de livraison prévisible pour les 3, 4 prochaines semaines", explique Laurent Boon-Falleur, directeur des laboratoires du centre hospitalier Jolimont .
Durant cette période, finis les tests pour motifs non urgents, comme par exemple, quelqu'un qui souhaite partir en vacances. "On ne fait plus, on n'a plus la capacité. C'est en partie parce que nous voulons garder de la capacité d'analyse pour les patients de nos hôpitaux et les patients qui sont vraiment malades".
Pour comprendre les raisons de cette mesure, nous nous sommes intéressés à ce produit tant convoité. Les demandes concernent en fait le réactif d’extraction utilisé lors des prélèvements. Dans l'entreprise que nous avons visitée, à Rhisnes, on en fait venir régulièrement d’Asie et plus précisément de Taiwan. Et le rythme devient très difficile à suivre. "Avant, on faisait face à peut-être 500 analyses par jour, on est maintenant à plus de 10.000 par jour", explique Michael Moser, délégué commercial pour Analis.
Chaque jour en Belgique, près de 40.000 tests sont réalisés. L'objectif d'ici peu est d'atteindre les 90.000 tests. Mais pourra-t-on y parvenir? "On met tout en oeuvre pour trouver de nouveaux fournisseurs de kits, mais j'ai bien peur que d'ici à quelques semaines, nous fassions face à des problèmes d'approvisionnement, puisqu'en fait, c'est l'un des composants de ces kits d'extraction fait défaut, et est en pénurie quasi mondiale".
En Europe et en Belgique, des projets de fabrication de ces réactifs sont en cours. Ils diminueraient notre dépendance envers d’autres producteurs dans le monde.