Selon les Affaires étrangères, quelque 175 personnes, dont 136 Belges, ont été évacuées de Kaboul vers Islamabad ce dimanche, lors de quatre rotations des avions C-130. Ces exfiltrations sont réalisées dans le cadre de l'opération "Red Kite" lancée par le gouvernement fédéral pour permettre à des centaines de personnes de quitter l'Afghanistan, pays tombé aux mains des talibans. 400 personnes devraient rejoindre la Belgique ce lundi.
Mais concrètement, comment se déroulent les évacuations? Nous avons interrogé la ministre des Affaires étrangères ce dimanche vers 18h15.
Avez-vous vu les photos de personnes agitant des drapeaux belges à Kaboul, et qui disent ne pas arriver à accéder aux avions? Que leur dites-vous?
Sophie Wilmès: J'ai vu ces images comme vous. J'ai demandé que le contact soit pris avec ces personnes, pour pouvoir exactement les identifier. C'est d'abord la première chose qu'on fait quand on essaie de rentrer dans un aéroport. C'est qu'on identifie les personnes qui sont là. Et voir évidemment ce qu'il est possible de faire avec nos partenaires américains pour les diriger vers les portes d'entrée. Effectivement, ce trajet est difficile. On doit fendre des foules avec des milliers de personnes qui s'amassent. Pour le moment, c'est ce que nous faisons. Mais nous sommes dans une situation de crise, de chaos, donc nous essayons de réfléchir à toutes les éventualités possibles pour pouvoir faire en sorte qu'ils arrivent à l'aéroport de la meilleure des manières
Question pratique, sur le tarmac ce sont les Américains qui gèrent, donc il n'y a pas de personnel belge qui va chercher les personnes à évacuer sur le terrain?
Sophie Wilmès: Si si, donc ce sont les Américains qui sécurisent l'aéroport et qui sont en charge de l'organisation de l'aéroport. Bien sûr, sur place nous avons envoyé non seulement des militaires, mais aussi du personnel diplomatique pour aller aux gates pour reconnaitre les personnes que nous souhaitons ramener, de vérifier les listes et de faire en sorte qu'elles puissent passer. Donc bien sûr que nous avons envoyé du personnel sur place. Nous pourrons en envoyer davantage si nécessaire. Nous avons encore une équipe qui arrive à Islamabad cette nuit. Donc sur le terrain il y a une coordination par les Américains, mais chaque nation est présente pour s'assurer de ramener les gens chez eux.
Y a-t-il eu des cas de passagers clandestins qui sont montés dans des avions sans avoir été convoqués?
Sophie Wilmès: Nous n'avons pas cette information pour le moment. En tout cas la Belgique, quand elle fait monter des personnes dans nos avions, nous vérifions que ce sont bien des personnes qui ont été convoquées. Il faut bien comprendre qu'il n'y a pas que la Belgique qui fait des rotations. D'autres pays partenaires en font aussi. Et quand leurs avions ne sont pas remplis, ce qui arrive souvent, ils demandent s'il y a d'autres ressortissants d'autres pays. Il pourrait y avoir des Belges dans d'autres avions et donc qui transitent par d'autres endroits.
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