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Karine Lalieux, appelée à endosser la délicate charge de ministre des Pensions, de l'Intégration sociale, de la lutte contre la pauvreté et des personnes handicapées, a souvent fait figure de candidate sérieuse à des responsabilités ministérielles au cours des quinze dernières années mais elle aura dû attendre sa cinquante-sixième année pour y accéder.
Originaire d'Anderlecht, cette criminologue maître de conférence à l'ULB est engagée dans la lutte contre toutes les formes d'exclusion, mais c'est dans les dossiers économiques et dans la défense des services publics qu'elle s'investit au parlement, s'inscrivant dans les pas de Charles Picqué, ministre de l'Economie, au début de sa carrière. Elle est en effet entrée en politique en 1999, année au cours de laquelle elle se présente pour la première fois à l'élection de la Chambre. Elle avait ensuite siégé pour la première fois au parlement, suppléant précisément Charles Picqué, nommé ministre dans le gouvernement fédéral. A la Chambre, elle a marqué de son empreinte certains dossiers comme le service universel bancaire, le renforcement de l'accès au logement, l'observatoire des prix ou, sur un plan sociétal, le choix du nom de famille.
Attachée à la défense de la laïcité, elle milite en faveur de la sortie de l'avortement du Code pénal. Au cours de la législature précédente, elle s'est frottée, avec d'autres députés de l'opposition, à la ministre de l'Energie Marie Christine Marghem, notamment sur la prolongation des centrales de Doel 1 et 2. Présidente de la commission Infrastructure de la Chambre, elle a également présidé la commission spéciale sur les abus sexuels dans l'Eglise.
Elle était actuellement membre de la commission d'enquête parlementaire Kazakhgate. Parlementaire active, elle a régulièrement été citée au fil des législatures parmi les candidats à un poste de ministre ou de secrétaire d'Etat mais on l'a dit barrée par les oppositions entre les deux ex-hommes forts de la fédération bruxelloise du PS Philippe Moureaux et Charles Picqué. La carrière de la future ministre des Pensions est également construite sur un ancrage local fort.
Devenue échevine de la Propreté à la Ville de Bruxelles en 2006, elle a ajouté à cette compétence la Culture à partir de 2012. Elle hérita ensuite, en cours de mandature, du Tourisme, après la démission d'Yvan Mayeur, et l'accession au mayorat de Philippe Close au début de l'été 2017. Depuis la fin de l'année 2018, elle gère la présidence du CPAS, une fonction que cette militante de gauche assumée se disait "très heureuse" d'exercer, quelques heures avant d'apprendre sa désignation comme ministre.