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Après des mois de négociations, un accord a été trouvé au niveau fédéral. Pour lutter plus efficacement contre le coronavirus, le gouvernement de Sophie Wilmès sera doté de "pouvoirs spéciaux" pour une durée de 3 à 6 mois. Période pendant laquelle les sept autres partis démocratiques lui apporteront leur soutien de l'extérieur. C'est-à-dire depuis le Parlement, sans avoir de ministres au sein du gouvernement.
Ces informations, c'est en tout cas celles qu'on pouvait vous transmettre ce lundi matin. Mais au fil de la journée, les choses ont changé. Il y a comme un parfum de crise au Lambermont, la résidence de la Première ministre sortante Sophie Wilmès. Elle qui vient d'être nommée ce lundi formatrice par le Roi Philippe pour diriger un gouvernement de crise dans le cadre du coronavirus.
N-VA et socialistes flamands n'ont "pas compris" comme les autres
Sophie Wilmès a réuni ce lundi les dix présidents de partis qui s'étaient accordés avec l'objectif de rédiger la déclaration de politique générale. Le but: se rendre ensuite au Parlement pour obtenir le vote de confiance. C'est justement la question du vote de confiance qui pose problème à deux partis: les socialistes flamands et la N-VA.
Il semblerait que sur les dix partis, ces deux-là auraient une lecture différente de l'accord conclu dimanche soir. Ils se disent d'accord pour que le gouvernement en affaires courantes bénéficie de pouvoirs spéciaux pour régler la crise du coronavirus, mais ils ne veulent pas de vote de confiance qui transformerait le gouvernement en affaires courantes en gouvernement de plein exercice. Cette question va devoir être éclaircie.
Ce lundi soir, nos confrères de la RTBF annoncent que la réunion entre les partis en question s'est terminée. Conclusion: le CD&V confirme qu'il accorde sa confiance au gouvernement Wilmès (dont il fait partie). Quant à la N-VA, elle ne votera pas la confiance.
La situation a eu le don d'énerver les huit autres partis qui s'étaient mis d'accord. Nous les avons interrogés ce lundi après-midi avant leur réunion. Petit tour d'horizon:
- "Tout le monde n'a pas compris?", a-t-on demandé à Paul Magnette, président du PS. "Si si si si", a-t-il brièvement répondu avec une pointe d'ironie.
- "Tout le monde a bien compris l'accord mais certains font semblant de ne pas le comprendre. Franchement, jouer dans une période comme celle-ci, c'est plus que décevant", a commenté Georges-Louis Bouchez, président du MR.
- "Oui oui, on a compris comme les autres. Je trouve ça surprenant", a réagi Jean-Marc Nollet, co-président d'Ecolo.
- "On n'a clairement pas besoin d'une crise qui s'ajoute à une autre, c'est clair", a lancé Alexander De Croo, ministre de l'Open VLD dans le gouvernement Wilmès.
- "Pour moi c'est confiance et un gouvernement de plein exercice", a expliqué Gwendoline Rutten, présidente de l'Open VLD, les libéraux flamands.
- "La situation du coronavirus demande quand même à certains de se resaisir. Si on veut voter les pouvoirs spéciaux, il faut avoir un gouvernement de plein exercice", a confié Sabine Laruelle, ancienne ministre MR. En tant que missionnaire royale aux côtés de Patrick Dewael, elle est l'une des chevilles ouvrières de l'accord.
- "Ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est de ne pas retomber à nouveau dans l'argutie juridique. Alors qu'hier, il y a moins de 24 heures, on avait été capable de s'élever un petit peu et de montrer qu'on serrait les coudes. Donc j'espère que chacun va rester dans cet état d'esprit", a indiqué Maxime Prévot, président du CDH.
- "Si on pouvait garder une union nationale dans ce pays un peu plus que 24 heures, je crois que ce serait bien", a réagi François De Smet, président de DéFI.