La saga des fresques sur les murs bruxellois continue. Ces dessins osés réalisés par un artiste inconnu font toujours débat. L'une d'entre elles sera finalement effacée, l'autre pas. Dans le même temps, un nouveau dessin, tout aussi interpellant, est apparu avec Tintin et le capitaine Haddock. Un reportage de Loïc Parmentier et Nathan Gerlache.
Une main délicatement posée, une certaine tendresse et un parfum d’amour. Tintin et le capitaine Haddock s’embrasse langoureusement sur un mur de la capitale. Les personnages imaginés par Hergé vivent une idylle, une aventure. Cette œuvre est apparue il y a quelques semaines. Il s’agit à nouveau de street art, cet art de rue qui fait couler beaucoup d’encre.
"Si une autorité publique les enlèvent, ce serait de la censure"
A quelques mètres de là d’ailleurs, une fresque plus osée a également été réalisée par un artiste inconnu. Comme nous l’avions déjà annoncé, la commune de Bruxelles Ville a décidé de ne pas effacer ces œuvres murales. "Si une autorité publique les enlève, ce serait de la censure. Alors c’est vrai que ces deux œuvres ont été réalisées sans l’autorisation des propriétaires. Ils peuvent donc toujours repeindre leur mur puisqu’il n’y a pas eu d’autorisation", indique Karine Lalieux, échevine de la propreté publique et de la culture de Bruxelles.
Un choix inévitable
La décision bruxelloise est donc de garder ces fresques. Même si cela peut paraître cru, c’est de l’art. Dans la commune de Saint-Gilles, les autorités ont par contre un autre avis sur cette question. Le dessin du fameux pénis géant avenue du Parc sera un jour effacé. Pour eux, il ne s’agit pas de censure, mais une issue inévitable."Il y a une question fondamentale aussi à respecter, c’est l’avis du propriétaire. En l’occurrence, ici, il désire la retirer et donc, comme toute demande de ce type, on va respecter sa volonté", explique Lionel Rubin, porte-parole de la commune de Saint-Gilles.
Est-ce bien de l'art ?
Reste un débat: est-ce bien de l’art ? La réponse de la ministre de la culture de la fédération Wallonie-Bruxelles est sans appel."Je n’ai pas à me prononcer sur est-ce que c’est beau ou pas, mais d’abord est-ce que l’art nous interpelle ? Et là le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on a bien été interpellé", souligne Alda Greoli, avec un sourire amusé.
La culture existe aussi pour créer de l’émotion. Cela peut aller du dégoût, à l’effroi ou même à l’émerveillement. Chacun fait son choix.
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