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Le ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski a convoqué l'ambassadeur d'Allemagne à Varsovie à cause "des déclarations anti-polonaises des hommes politiques allemands", a indiqué le ministère dans un communiqué publié dimanche.
"Le ministre Witold Waszczykowski a invité pour lundi l'ambassadeur de la République Fédérale d'Allemagne Rolf Nikel à cause des déclarations anti-polonaises des hommes politiques allemands", selon le communiqué.
Le porte-parole du ministère Artur Dmochowski a indiqué à la presse que la rencontre aurait lieu lundi dans la matinée.
Le ministre voudra transmettre à l'ambassadeur "une position qui défendra les intérêts de la Pologne et l'image de la Pologne", a-t-il indiqué à la télévision privée TVN24.
Le porte-parole s'est refusé a indiquer précisément quelles déclarations des hommes politiques allemands avaient irrité Varsovie.
Dimanche, le président du Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz a ouvertement critiqué le gouvernement conservateur polonais pour ses réformes dans le domaine de la justice et des médias, évoquant une "poutinisation" de la politique européenne.
"Le gouvernement polonais considère sa victoire électorale comme un mandat (lui permettant, ndlr) de subordonner le bien de l'Etat à la volonté du parti victorieux", a-t-il déclaré dans un entretien à Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.
"C'est une démocratie dirigée à la façon de Poutine, une poutinisation dangeureuse de la politique européenne", a-t-il estimé, faisant allusion au président russe Vladimir Poutine.
Déjà en décembre, M. Schulz avait suscité l'ire des dirigeants polonais en comparant la situation "dramatique" en Pologne à un "coup d'Etat".
La Première ministre polonaise Beata Szydlo lui avait par la suite réclamé des excuses.
Au pouvoir en 2005-2007, Droit et Justice dirigé par Jaroslaw Kaczynski avait entretenu des relations très tendues avec l'Allemagne, qu'il accusait de ne pas prendre en compte les intérêts des pays moins importants de l'Union européenne.
M. Kaczynski est quant à lui un habitué de la rhétorique anti-allemande.
"Nous n'avons pas besoin d'aide de la part de l'Allemagne en ce qui concerne la démocratie", avait-il déclaré en décembre à la télévision polonaise sur internet Republika.
Plusieurs hommes politiques européens ont également exprimé récemment leurs interrogations sur l'évolution de l'Etat de droit en Pologne, après les réformes introduites par les conservateurs, au pouvoir depuis deux mois.
Les nouvelles mesures suscitent l'inquiétude à Bruxelles. Première phase d'une procédure d'évaluation, la Commission européenne tiendra un débat sur la situation de l'Etat de droit en Pologne le 13 janvier.