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Donald Trump a déclenché jeudi des frappes contre la Syrie en riposte à une attaque chimique présumée imputée au "dictateur Bachar al-Assad", le président américain exhortant les "nations civilisées" à faire cesser le carnage dans ce pays en guerre. Six soldats syriens ont été tués. Neuf civils, dont quatre enfants, ont également péri.
Six soldats syriens et neuf civils, dont quatre enfants, ont été tués vendredi par les frappes américaines en Syrie qui ont également "détruit presque totalement" la base aérienne du régime qui était visée, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Ces frappes, première opération militaire des Etats-Unis contre le régime syrien, ont été menées avec "59 missiles" de croisière Tomahawk, a annoncé la Maison Blanche, précisant qu'elles avaient visé la base aérienne de Shayrat "associée au programme" d'armes chimiques de Damas et "directement liée" aux événements "horribles" de mardi.
Mardi, un raid imputé à l'armée syrienne contre la localité de Khan Cheikhoun dans le nord-ouest de la Syrie a fait au moins 86 morts, dont 27 enfants, et provoqué une indignation internationale. Les images de victimes, femmes et enfants agonisants, ont choqué le monde.
Dans une adresse solennelle à la télévision depuis sa résidence en Floride, Donald Trump a affirmé que ces opérations étaient "dans l'intérêt vital de la sécurité nationale" des Etats-Unis.
Neuf avions des forces armées détruits
Neuf avions de l'armée syrienne ont été "détruits" dans les frappes américaines contre l'aérodrome d'al-Chaayrate, a affirmé vendredi la télévision russe, diffusant des images de la base syrienne visée. "Neuf avions syriens des forces armées ont été détruits par les frappes" américaines contre la base d'al-Chaayrate, a déclaré le correspondant de la chaîne de télévision russe Rossiïa 24, Evgueni Poddoubni, qui s'est rendu sur place. Sur les images, on aperçoit au moins deux avions encore intacts dans leurs hangars en béton armé. Des morceaux de tôle et des débris non identifiables recouvrent le sol, selon ces images. La chaîne d'informations montre aussi l'impact d'une bombe ayant noirci la piste d'atterrissage, restée néanmoins en bon état, avant de filmer le cratère qu'une autre bombe a creusé dans le sol.
"Conséquences négatives"
Juste avant les frappes, la Russie avait mis en garde les Etats-Unis. A l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU qui débattait depuis deux jours d'une résolution de condamnation de l'attaque, l'ambassadeur russe Vladimir Safronkov avait averti des "conséquences négatives" en cas d'intervention militaire. "S'il y a des actions militaires toute la responsabilité sera sur les épaules de ceux qui auront initié une telle entreprise tragique et douteuse", a déclaré l'ambassadeur russe Vladimir Safronkov à la sortie de cette réunion.
Pourquoi les Etats-Unis ont-ils préféré des missiles?
Si les Etats-Unis ont préféré lancer des missiles, c'est pour une bonne raison, explique Pierre Julien, journaliste expert en aéronautique pour RTL. "Cela permet de ne pas avoir des bombardiers US face à des Soukhoï russes ou confrontés à la défense anti-aérienne déployée par Moscou en Syrie".
Les Américains ne doivent ainsi pas se frotter directement aux Russes en envoyant leurs avions au-dessus de la Syrie. Ils peuvent ainsi agir depuis la mer, d'autant que les missiles utilisés leur permettent d'agir de la sorte avec beaucoup de précision. "Les missiles Tomahawk utilisés depuis la première guerre du Golfe sont extrêmement précis et ils ont encore été améliorés. Ils filent à 900 km/h, 20 mètres au-dessus du sol pour éviter les radars transportant une charge explosive de 450 kg. Ils sont tirés d'un bateau de surface, ou d'un sous-marin, avec une portée de plus de 1000 kilomètres. Chaque Tomahawk coûte environ 800.000 euros".