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Le gouvernement doit "clarifier sa position" sur le renouvellement par l'Union européenne de l'autorisation du glyphosate, une substance utilisée dans des pesticides comme le Round Up et déclarée cancérogène "probable" par l'OMS, a affirmé lundi l'ONG Générations Futures.
"Générations Futures demande à la France de clarifier sa position" et au Premier ministre Manuel Valls de l'"assumer", a déclaré François Veillerette, porte-parole de cette association spécialisée dans les pesticides, au cours d'une conférence de presse.
L'autorisation de commercialisation du glyphosate par l'UE expire fin juin. Un comité d'experts représentant les Etats membres doit se réunir les 18 et 19 mai pour se prononcer sur son renouvellement. Début mars, l'UE avait repoussé sa décision faute de majorité, plusieurs pays européens ayant rejoint le camp des opposants.
La position de la France "n'est pas très claire", estime Générations Futures: la ministre de l'Environnement Ségolène Royal s'oppose au renouvellement de l'autorisation, une position qu'elle "affirme comme étant celle de la France", mais Manuel Valls "serait pour voter la réhomologation avec certaines conditions".
"Quelle est la position officielle ? Que va voter la France ?", demande l'ONG. Elle appelle le Premier ministre à "assumer clairement la position" qui sera prise par la France "en communiquant au nom du gouvernement sur le sujet".
Générations Futures va par ailleurs porter plainte contre X "dans les dix jours" pour "tromperie, voire tromperie aggravée", a indiqué l'avocat spécialisé François Lafforgue.
Selon l'ONG, au niveau européen, "il y a eu un traitement biaisé quasi-systématiquement des données scientifiques", un "traitement frauduleux" visant à "nier le caractère cancérogène du glyphosate".
Dans un avis donné en novembre 2015, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait jugé "improbable" le risque cancérogène du glyphosate.
Début mars, un collectif d'ONG emmené par l'organisation autrichienne Global 2000 avait annoncé porter plainte contre Monsanto, le fabricant du Round Up, et l'EFSA pour distorsion d'analyses scientifiques visant à prouver l'innocuité du glyphosate. Selon Générations Futures, une plainte a également été déposée en Allemagne.
La plainte française doit permettre de "faire la lumière sur les mécanismes qui ont permis d'aboutir au maintien de ce produit", de "dégager des responsabilités et de condamner éventuellement les responsables à des amendes ou des peines de prison", a expliqué M. Lafforgue.