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Le tire-lait, le berceau, et même le ventre de la femme enceinte: des start-up envisagent une version toujours plus hi-tech de la maternité, affirmant réduire les inquiétudes et l'épuisement des parents, voire les risques de dépression post-partum et de mort subite du nourrisson.
Le tire-lait intelligent est tendance cette année au salon d'électronique CES de Las Vegas: deux start-up californiennes comptent dessus pour faciliter le retour au travail des jeunes mamans.
La première, Naya Health, a été fondée par Jeff Alvarez et sa femme. "Elle avait beaucoup de mal à aller jusqu'aux douze mois (d'allaitement) conseillés par le pédiatre", explique-t-il, racontant s'être donc mis à bricoler des produits existants dans son garage.
Son appareil masse simultanément pour relaxer l'utilisatrice, et promet une production plus abondante que les modèles classiques. L'application mobile surveille la quantité de lait récoltée et disponible au réfrigérateur, avertissant quand certains échantillons vont se périmer. "Si une maman qui travaille a un voyage d'affaires de trois jours, elle peut s'assurer qu'elle a assez de lait" en réserve, avance Jeff Alvarez.
Le tire-lait de Naya, commercialisé depuis décembre, garde un aspect classique, avec une pompe branchée sur le secteur et des bouteilles. Le concurrent Willow mise en revanche sur un usage sans fil avec un appareil arrondi qui se porte directement dans le soutien-gorge et sera lancé au printemps.
"C'est mobile et complètement sans les mains", assure Shannon Kozinn, ingénieure de l'entreprise et elle-même mère de famille. Plus besoin de se cacher dans les toilettes du bureau ou dans un autre endroit inconfortable pour tirer son lait: "on peut s'allonger complétement, se pencher sur son bébé, se faire une tasse de café", assure-t-elle, estimant ainsi redonner "dignité et humanité" à l'utilisatrice.
Le tire-lait fonctionne avec des petits sachets anti-fuites qui passent directement de l'intérieur de l'appareil au réfrigérateur. Et il monitore bien sûr lui aussi le volume produit.
- Gadget futile ou valeur ajoutée médicale? -
Les start-up du CES mettent des capteurs sur tous les objets pour bébé imaginables (biberon, balance, body, jouets) pour surveiller en continu la respiration, la température, l'alimentation, la croissance, le sommeil... avec des arguments allant du plus médical au plus futile.
La start-up californienne Hatch Baby présente à Las Vegas un matelas à langer qui pèse automatiquement le bébé et tient le compte des changements de couches, pour dire au pédiatre s'il tète suffisamment, ainsi qu'un appareil qui écoute le coeur du bébé dans l'utérus et crée des vidéos de visualisation sur smartphone à garder en souvenir ou partager sur les réseaux sociaux.
Bloomlife propose de louer un petit capteur qui se colle sur le ventre pour surveiller les contractions de l'utérus. La version commerciale du produit était lancée cette semaine, mais l'entreprise dit compter déjà 500 utilisatrices durant sa période de tests (beta) l'an dernier.
"Certains mamans s'en servent seulement les dernières semaines, pour savoir quand partir à l'hôpital", détaille Angela Sylcott, en charge du service clientèle. D'autres l'utilisent plus longtemps, en particulier "des mamans qui ont des antécédents d'accouchement avant terme ou un problème médical".
Chez Happiest Baby, le cofondateur Harvey Karp, auteur de plusieurs livres de conseils aux parents suivis notamment par des célébrités de Hollywood, promet lui de laisser dormir les mères épuisées.
Son lit Snoo, utilisable jusqu'à six mois environ, est équipé de micros grâce auxquels il entend les pleurs du bébé et se met automatiquement à le bercer ou faire des bruits calmants.
C'est "un petit effort pour donner un peu plus de sommeil aux parents", argumente Harvey Karp, affirmant que les nouvelles mamans dorment à peine plus de six heures par nuit, entrecoupées de plusieurs réveils.
"Ce n'est pas pour les parents paresseux, c'est pour avoir de meilleurs parents", affirme-t-il, rappelant que l'épuisement peut contribuer à de "mauvaises décisions", comme dormir avec le bébé dans son lit au risque de l'étouffer, ou à la dépression post-partum.
Il dit aussi réduire les risques de mort subite du nourrisson, si tant est qu'on accepte une pratique ne faisant pas forcément l'unanimité: Snoo intègre un système d'emmaillotage qui maintient le bébé attaché sur le dos.
Prix de la tranquillité: 1.160 dollars ou "6,50 dollars par jour pendant six mois", indique Harvey Karp. "On peut les dépenser en expressos. Ou acheter le lit le plus sûr, plus une heure de sommeil de plus et sa nourrice de nuit personnelle."