Cette marque chinoise est présente (mais discrète) en Belgique depuis quelques années. Ses ambitions sont grandes, et sa philosophie d'entreprise est originale. Haier va-t-il conquérir notre pays et se faire une place dans nos maisons ?
L’IFA de Berlin, c’est plus que des téléviseurs et des tablettes… Dans les méandres du plus grand évènement technologique mondial, il y a également des constats étonnants : l’entreprise N.1 mondial dans le domaine de l’électroménager est à peine connue en Belgique !
Son nom, vous le connaissez peut-être : il s’agit de Haier, une entreprise chinoise relativement jeune (30 ans) qui a commencé par les frigos, avant de se lancer tout azimut « dans n’importe quel domaine, pourvu qu’il rencontre les attentes et les besoins du client, et qu’il y ait une bonne idée à la base », nous a expliqué Yannick Fierling, le patron de Haier pour l’Europe que RTL info a eu l’opportunité de rencontrer lors de l’IFA.
70% des ventes se font en Asie (ce qui explique les volumes gigantesques, et la position de leader), mais le chiffre d’affaire (lui aussi gigantesque) est en augmentation constante.
Haier est présent en Europe « depuis 10 ans, mais cela fait 5 ans qu’on met vraiment les moyens » pour concurrencer les acteurs historiques du domaine (Bosch et Miele, par exemple), et les géants coréens (Samsung et LG).
Que fabrique Haier ?
Un petit tour sur le stand de Haier à l’IFA a continué de nous étonner. Le constructeur vend aussi bien des frigos que des smartphones, des ordinateurs, des téléviseurs incurvés, des machines à laver ou des caves à vins réfrigérées.
S’il y a trois appareils emblématiques pour la marque en ce moment, « c’est bien le lave-linge avec deux tambours, le frigo à vin sans moteur et la montre ».
Commençons par la « Dual Washing Machine », ce lave-linge avec deux tambours et donc forcément deux hublots. Il sera commercialisé en Belgique à la fin de l’année. Le tambour du haut est plus petit (4 kg maximum), et destiné « à des petits lavages rapides, peu gourmands en eau et en énergie ». Celui du bas est plus classique (8 kg). « L’idée est également de gagner du temps en lançant deux machines simultanément, une pour les couleurs, et une pour les blancs ».
Il y a également la « Solid State Wine Cellar », un petit frigo pour cave à vin qui parvient à se passer de compresseur pour le refroidissement. « Cela évite les vibrations, ce qui est important pour la conservation du vin, et le bruit gênant du moteur d’un frigo traditionnel ». Cette technologie combine un système d’échange naturel entre l’eau et le CO2, et un module de refroidissement. Il consomme moins d’énergie, garde une température constante et est nettement moins encombrant qu’un moteur traditionnel (voir le module du Solid State Wine Cellar sur la photo ci-dessus). « Cela pourrait se trouver dans des frigos plus grands dans quelques temps », nous a promis M. Fierling.
Haier a également présenté une montre connectée spéciale (répondant au doux nom de E-ZY SOS Watch), destinée aux enfants ou aux seniors, permettant de les localiser avec une application, ou de passer un appel d’urgence.
Quelle stratégie pour la Belgique ?
« Pour la Belgique, nous allons suivre la stratégie européenne. L’idée est de couvrir l’ensemble des besoins du client à la maison ». Ce qui est devenu extrêmement vaste… Théoriquement, on pourrait donc voir chez nous les nouveaux produits de la marque, à côté « des téléphones, dont les ventes ont triplé en un an, et des climatiseurs, dont les ventes ont quintuplé » sur la même période.
Haier n’a pas vraiment de limite. « Notre patron est considéré comme un visionnaire, il a inversé la pyramide traditionnelle dans l’organisation des entreprises ». Toutes les idées nouvelles émanent d’abord du client, puis éventuellement sont confiées à un petit groupe de travail qui y consacre du temps et de l’argent. « Parfois, le projet est abandonné, parfois il est concrétisé, comme avec la montre SOS, qui émane d’une demande authentique ».
Deux choses sont encore importantes à savoir à propos de Haier. « On n’est pas à l’IFA pour présenter des prototypes qui ne seront jamais distribués. Tous les produits devraient être disponibles en Belgique », pour autant que les distributeurs comme MediaMarkt et Krefel soient convaincus et passent commande…
Enfin, au niveau du positionnement qualité/prix, Haier insiste bien sur le fait qu’il n’est « pas une entreprise qui fabrique du bas-de-gamme ». Le Chinois « a de bons outils de production », et « vise parfois le haut-de-gamme ». Mais selon le patron pour l’Europe, Haier se situe « dans le moyen, haut-de-gamme ».
Mathieu Tamigniau (Twitter: @mathieu_tam)
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