Partager:
Débat animé entre invités et chroniqueurs sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche" autour de la question suivante: "Faut-il déboulonner les statues de Léopold II ?" Pas moyen de se mettre d'accord, en particulier entre Tracy Bibo-Tansia, vice-présidente du Mouvement des femmes (CD&V) et Alain Destexhe, député bruxellois MR.
Pour la vice-présidente du Mouvement des femmes (CD&V) Tracy Bibo-Tansia, des statues comme celle de Léopold II n'ont plus leur place dans les rues mais bien dans des musées, où elles pourraient être expliquées et remises en contexte. "Beaucoup de personnes ne connaissent pas vraiment l'histoire, ne savent pas vraiment ce qu'il s'est passé au Congo[...] On doit apprendre l'Histoire, être critique sur l'Histoire et respecter le sentiment des Belges originaires du Congo."
Une opinion qui n'est pas du goût du député bruxellois et ancien conseiller communal d'Ixelles Alain Destexhe (MR). "C'est tout à fait caricatural. Léopold II est un personnage immense et complexe. Sans Léopold II, on n'aurait pas ce débat ici aujourd'hui et Madame ne serait pas là non plus!"
La question de l'avenir des statues du roi Léopold II a commencé après les émeutes de cet été à Charlottesville, aux Etats-Unis et la mort d'un manifestante anti-raciste aux mains d'un suprématiste blanc. La ville souhaitait se débarrasser d'une statue d'un général sudistes de la guerre de Sécession, pro-esclavage. La décision a entraîné plusieurs séries de manifestations entre groupes néo-nazis et d'extrême droite d'un côté, militants anti-racistes de l'autre.
Plusieurs autres villes américaines ont à leur tour décidé de retirer ou de masquer des statues et le débat s'est également transporté en Europe. En Belgique, en plus des statues de Léopold II, d'autres moments et rues sont remis en question. A Anderlecht, Ecolo-Groen vient d'introduire une motion demandant de modifier le nom du square des Vétérans coloniaux ou, au moins, d'y apposer une plaque explicative. Le parti écologiste anderlechtois juge que le moment est propice : "Il y a une prise de conscience. [...] On peut accepter aujourd'hui de regarder de manière critique notre histoire".