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Le Centre pour l'Egalité des Chances, il est là pour défendre ceux qui sont victimes de discriminations (religieuse, sexuelle, physique, ...) dans l’accès par exemple à un logement ou un travail, en vertu de la loi anti-discrimination de 2007, émanation d'une directive européenne. Mais l'homme choisi par la N-VA pour entrer au Conseil d'administration du Centre n'est autre qu'un avocat qui se bat contre cette loi: il milite au contraire pour le droit à discriminer!
La N-VA a désigné Matthias Storme administrateur du nouveau Centre interfédéral pour l'Egalité des Chances, révèle ce samedi De Morgen. Un choix interpellant puisque l'avocat gantois n’est rien d’autre qu’un opposant affirmé à la loi anti-discrimination. Pour prendre l’exemple inverse: c’est un peu comme si le patron des producteurs de fourrure était aussi le plus fervent défenseur de PETA. Ca ne peut pas fonctionner car il y a conflit entre les idées de ce patron et ce qu’il est censé défendre dans son travail.
Qui est Matthias Storme?
Il était de ceux à l’origine de la N-VA avec Bart De Wever en 2001. Mais pour montrer à quel extrême vont les idées de l'homme au sujet de la discrimination, il avait même dû prendre ses distances avec la direction de la N-VA en 2004 après avoir déclaré au Morgen que la condamnation pour racisme du Vlaams Blok l'obligeait moralement quasiment à voter pour l'extrême-droite ! Le dossier à l'encontre du Vlaams Blok avait à l’époque été constitué par le Centre pour l'Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme, le désormais Centre interfédéral pour l'Egalité des Chances qu’il va désormais diriger avec les autres mandataires politiques! Selon Matthias Storme, la loi anti-discrimination est une gaffe et une agression à l'encontre de la démocratie. "La liberté de discriminer est une des libertés fondamentales et même la plus fondamentale des libertés", a-t-il par exemple déclaré.
La logique N-VA
Pour Alexis Deswaef, le président de la Ligue francophone des Droits de l’Homme, "on est en droit de se poser des questions quand on connait le pédigrée de la personne et ses convictions par rapport à la loi anti-racisme et anti-discrimination. On voit que la N-VA et M. De Wever continuent dans cette même logique d’envoyer les plus radicaux dans les institutions fédérales."
Selon la N-VA, il n’aurait rien à dire sur le "contenu"…
Pour désamorcer un scandale cette fois tout aussi présent au nord qu’au sud, le porte-parole de la N-VA, Joachim Pohlmann, a affirmé au Morgen que l'impact d'un administrateur ne devait pas être surestimé. Le conseil d'administration ne s'occupe pas de la gestion quotidienne ni des objectifs portant sur le contenu, qui relèvent du management, estime-t-il. De plus, selon M.Pohlmann, le but recherché n'est pas de provoquer… Mais quel est le but si ce n'est précisément celui-là?
La direction du Centre, elle, n'a pas voulu commenter l'information.