Partager:
Mis sous pression depuis une longue période dans le scandale du Kazakhgate, Armand De Decker a annoncé sa démission du poste de bourgmestre d'Uccle. Il explique sa décision par sa volonté de "préserver la sérénité dans la gestion de la commune" et le "climat délétère" autour du dossier Kazakhgate.
Sa réaction par rapport au scandale du Kazakhgate
Armand De Decker réaffirme qu'il n'a "participé en rien" à l'élaboration de la loi qui a étendu la transaction pénale et qui aurait bénéficié au trio kazakh. "Je reste serein et totalement confiant dans les institutions et dans la justice de notre pays", ajoute-t-il.
"Je prends acte de la démission d'Armand De Decker. Sa décision était indispensable pour assurer une gestion sereine de la commune d'Uccle", a réagi via Twitter le président du parti, Olivier Chastel.
La pression était brutalement montée ce samedi
Ce samedi, les alliés du MR au sein de la majorité communale (le cdH et DéFI), avaient réclamé sa démission. C'était une question d’éthique et de morale selon Olivier Maingain, président de DéFI (ex-FDF), qui posait un ultimatum au MR dans le RTLinfo 13H. "C'est au MR de prendre ses dispositions. Si le MR ne tire pas ses conséquences de l'affaire du Kazakhgate, nous en tant que parti associé à la majorité à Uccle, nous en tirerons les conséquences. Je laisse moins d'un mois au MR pour vider cette question et préserver l'honorabilité de la fonction de bourgmestre à Uccle. En tous les cas, nous ne poursuivrons pas une cohabitation avec un bourgmestre qui a un si lourd passif sur le plan éthique", avait-il déclaré avant la décision prise par le MR.
La demande d'Olivier Maingain avait surpris tout le monde à Uccle. Y compris les mandataires DéFI. Ni l’échevine de l’enseignement ni le chef de file du parti au conseil communal n’étaient au courant de l’ultimatum posé par leur chef. Les mandataires MR avaient dénoncé un manque de loyauté. "La moindre des choses", nous disait un échevin, "aurait été d’en avertir le partenaire de coalition. Aucun contact n’a eu lieu".
Après la sortie de DéFI, l’autre partenaire de la majorité, le cdH, avait réagi par voie de communiqué. "Le cdH estime que les dernières et insupportables déclarations de monsieur De Decker relèvent d'un profond déni", avait dit Benoît Lutgen, président du parti centriste.
Deuxième mandat
Armand De Decker, 68 ans, exerçait son deuxième mandat en tant que bourgmestre d'Uccle depuis 2012 avec une majorité absolue élargie au cdH et au FDF. Il avait déjà remporté la majorité absolue en 2006. Licencié en droit à l'Université Libre de Bruxelles (ULB), Armand De Decker a commencé sa carrière professionnelle comme avocat au barreau de Bruxelles en 1973. Il est ensuite entré en politique en rejoignant le Parti Réformateur Libéral (PRL), dont il devient membre du directoire constitutif et secrétaire général adjoint dès sa création en 1979. Il a notamment assuré la première vice-présidence du PRL de 1990 à 1994. Membre de la chambre des représentants de 1981 à 1995, il devient ensuite sénateur et s'installe sur le perchoir du Sénat de 1999 à 2004 et de 2007 à 2010. Ministre de la Coopération au Développement entre 2004 et 2007, Armand De Decker est également ministre d'Etat et président honoraire du Sénat.