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Procès Jarfi: "Je vois quatre prédateurs et une proie, ils s'en sont donné à coeur joie"

Témoignages poignants hier soir, aux Assises de Liège. Les parents d'Ihsane Jarfi sont venus à la barre exprimer leur douleur et leur incompréhension face à la mort de leur fils.

"Un être lumineux, délicat, qui ne percevait pas la méchanceté". C'est comme cela que la famille d'Ihsane Jarfi l'a décrit. Ses parents, ses deux frères, ses deux soeurs ont pris près de deux heures, hier en fin d'audience, pour dresser leur portrait d'Ihsane et pour parler de leur souffrance. Ils ont aussi interpellé les quatres accusés. Ceux-ci, depuis le début du procès, multiplient les approximations et les trous de mémoire.

Des excuses inutiles

Hier, deux des quatre accusés se sont aventurés sur le terrain des excuses. Mais sans convaincre la famille. "A certains moments, il vaut mieux se taire que prendre la parole. Ici en l'occurence c'était vraiment le cas, le premier aurait mieux fait de se taire, cela n'a fait que remuer le couteau dans la plaie. Ils restent fidèles à leurs dépositions, on n'a pas plus de détails donc je pense que cela ne bougera plus jusqu'à la fin" s'est confié Mohammad-Hany Jarfi, le frère de la victime, au micro de Vincent Jamoulle. 

Une allusion à la Shoah

"Des gens qui tuent des gens pour ce qu'ils sont": le père d'Ihsane Jarfi a utilisé des mots hautement symboliques quand est venu son tour de s'exprimer. Pour la famille d'Ihsane, aucun doute: son homosexualité a causé son assassinat. "Cet acharnement, ce déferlement de violence a été exacerbé du fait de l'orientation sexuelle de mon frère" poursuit Mohammad-Hany Jarfi. "Qui plus est, il était chétif, assez mince, maigre, il était petit. Pour moi, la scène est claire. Je vois quatre prédateurs, je vois une proie. Et ils s'en sont donné à coeur joie".

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