Changement notable dans la capitale: les magasins peuvent ouvrir le dimanche dans le centre-ville, reconnu comme zone touristique. Une aubaine pour les adeptes du shopping, un enthousiasme que ne partagent pas vraiment les commerçants.
Les commerces du centre-ville de Bruxelles peuvent désormais ouvrir leurs portes tous les dimanches. Si les enseignes de la rue Neuve ont décidé pour l'instant de ne participer à l'action que tous les premiers dimanches du mois, elles étaient aussi accessibles ce dimanche et les clients ont répondu présents en masse.
Affluence chez Primark
Environ 200 personnes faisaient la file devant le magasin Primark avant l'ouverture du magasin à midi. Les autres enseignes ont dû attendre un peu plus longtemps avant de voir la foule envahir l'artère commerçante dès 13H00. Les magasins du Pentagone bruxellois pouvaient déjà ouvrir leurs portes six fois par an. Pour pouvoir ouvrir sept jours sur sept, le centre-ville devait être reconnu comme zone touristique, ce qui est aujourd'hui chose faite.
Les grandes enseignes n'ouvriront pas tous les dimanche
Les grandes enseignes internationales présentes dans la rue Neuve ont déjà rejeté l'idée d'ouvrir tous les dimanches et ne le feront que le premier dimanche de chaque mois. Toutefois, elles étaient exceptionnellement accessibles ce dimanche à l'occasion du Brussels Jazz Marathon. De nombreux petits commerces ont suivi leur exemple, mais ils ne devraient décider que dans les prochaines semaines si une ouverture dominicale est profitable pour eux et justifie l'investissement supplémentaire qu'elle représente. "Aujourd'hui, on a vu de nombreuses personnes qui ne viennent normalement pas à Bruxelles", a réagi l'échevine bruxelloise des Affaires économiques Marion Lemesre (MR). "Avant, les commerçants sortaient leurs poubelles le samedi soir. La rue Neuve était alors le dimanche un no man's land sale que les touristes évitaient."
Le front commun syndical a prostesté contre cette ouverture dominicale
Le front commun syndical a protesté contre cette ouverture dominicale des commerces dans le Pentagone de Bruxelles. Une centaine de membres de la CNE/LBC et du SETCa/BBTK se sont rassemblés vers 11H30, juste avant l'ouverture des magasins de la rue Neuve, sur la place de la Monnaie. "Il ne fait pas un temps à faire les magasins aujourd'hui, mais bien à mener des actions", a déclaré un militant. Pour les syndicats, l'ouverture du dimanche n'apporte aucun avantage économique et pose de sérieux problèmes aux travailleurs du secteur dont l'emploi risque d'être précarisé. "Le dimanche était en outre l'une des seules garanties pour la vie de famille des travailleurs", renchérit Kristel Van Damme (LBC).
Ils ont réussi à convaincre H&M, Zara, Hunkemöller et Jules de rester fermés
L'action des militants a surtout porté ses fruits dans les grands magasins disposant d'une délégation syndicale. Ainsi, H&M et Zara du centre commercial City2 sont restés fermés, tout comme Hunkemöller et Jules dans la rue Neuve. Des membres d'associations de gauche étaient aussi présents pour dissuader les commerçants. De nombreux policiers avaient été déployés dans le centre de Bruxelles, mais ils ne sont pas intervenus. "Ce n'est pas de l'information, mais de la désinformation", regrette l'échevine bruxelloise aux Affaires économiques Marion Lemesre. "Les travailleurs sont payés double et peuvent récupérer un jour".
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