Le président roumain Theodor Stolojan a désigné mercredi au poste de Premier ministre un économiste réformiste, Theodor Stolojan, dont la principale mission sera de limiter les effets de la crise économique internationale et de relancer la lutte contre la corruption.
"M. Stolojan est capable de gérer les effets de la crise économique et dispose d'une autorité suffisamment forte pour assurer le bon fonctionnement du gouvernement", a déclaré M. Basescu.
"Le nouveau gouvernement aura deux missions extrêmement urgentes: préparer le projet de budget 2009 et relancer des réformes essentielles pour le progrès de la Roumanie, dans l'éducation, l'administration publique et la santé", a annoncé le Premier ministre désigné, présent aux côtés du chef de l'Etat.
M. Stolojan, 65 ans, vice-président du Parti démocrate-libéral (PDL, opposition) dont est issu M. Basescu, avait déjà été Premier ministre entre 1991 et 1992, avant de travailler en tant qu'économiste au sein de la Banque mondiale.
Selon la Constitution, il dispose désormais de 10 jours pour obtenir la confiance du Parlement sur son équipe et le programme de gouvernement.
Sa désignation intervient alors que les démocrates-libéraux et les sociaux-démocrates (PSD, opposition), arrivés au coude à coude lors des élections législatives, ont indiqué être proches d'un accord sur la formation d'un gouvernement de coalition.
"Nous sommes sur le point de conclure un 'partenariat pour la Roumanie' combinant des éléments des programmes des deux partis, afin de former rapidement un gouvernement capable de répondre aux préoccupations des Roumains", a déclaré le président du PDL, Emil Boc.
Les deux formations, adversaires farouches depuis les années 1990, disposent ensemble d'une majorité confortable au nouveau Parlement, soit 329 sièges sur un total de 471.
Toutefois, alors que la rivalité entre elles risque de nuire à la cohésion du gouvernement, le président a souligné que le mandat de M. Stolojan serait "de quatre ans", douchant les espoirs des sociaux-démocrates de voir un des leurs prendre la tête du gouvernrement à mi-mandat, une hypothèse évoquée ces derniers jours.
La mission de M. Stolojan, pourtant habitué aux turbulences économiques depuis son premier mandat, sera ardue, la crise menaçant de frapper de plein fouet la Roumanie en 2009.
Déjà, le nombre des sociétés annonçant des arrêts de production et des licenciements s'accroît chaque jour, tandis que le gouvernement libéral sortant ne cache plus ses difficultés à recueillir des fonds pour payer les salaires et les retraites.
La menace de la crise a d'ailleurs été mise en avant aussi bien par les sociaux-démocrates que par les démocrates-libéraux pour justifier devant l'électorat la décision de passer outre leurs divergences, doctrinaires ou autres, afin de former une coalition.
M. Stolojan devra en outre donner un coup de fouet à la réforme de la justice et à la lutte contre la corruption, qui marquent le pas depuis des mois, au plus grand dam de Bruxelles.
Le Premier ministre devra ainsi jouer de tout son poids pour faire avancer ce dossier, alors que le PSD, qualifié par ses adversaires de "symbole de la corruption", risque de s'opposer à ce que des dossiers visant plusieurs de ses hauts responsables soient transmis à la justice.
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