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Russes et Ukrainiens autour de la table ce soir: que peut-on attendre de ces négociations?

La Russie dit être prête à reprendre les négociations avec la délégation ukrainienne dès ce mercredi soir. Quand on voit les dernières images en Ukraine, que peut-on réellement croire de ces négociations et que peut-on raisonnable attendre de ces pourparlers ?

Les délégations russe et ukrainienne se retrouveront à la table des négociations ce mercredi soir, selon une information de plusieurs médias ukrainiens, confirmée par l'agence de presse russe Tass. Le lieu de la rencontre n'a pas été précisé. Mais d'après les diplomates, les nouveaux pourparlers devraient avoir lieu à la frontière polono-biélorusse.

D'après le site d'information ukrainien Glavkom, qui cite des sources au sein de la délégation ukrainienne, la Russie aurait réclamé lundi, au premier jour des pourparlers, que l'Ukraine n'adhère ni à l'Otan ni à l'Union européenne ainsi que la tenue d'un referendum sur la question. La délégation russe demanderait également à l'Ukraine d'accepter la reconnaissance par la Russie des républiques séparatistes de Lougansk et Donetsk, à l'est de l'Ukraine, et de renoncer à reconquérir la Crimée, annexée par la Russie en 2014. Pour sa part, l'Ukraine plaide pour un cessez-le-feu et le retrait des troupes russes de son territoire.

Pour une négociation, il faut un cessez-le-feu

Que penser de ces nouvelles négociations ? Selon Laetitia Spetschinsky, spécialiste de l’Europe et de la Russie à l’UCL, nous disposons de très peu d'informations à ce sujet. "Il y a très peu de communications sur les négociations et sur le contenu. C’est normal évidemment mais cela est accentué par le fait que les espaces médiatiques se ferment l’un à l’autre. En réalité, on a de moins en moins accès aux positions générales, donc c’est difficile aussi de faire des déductions", indique cette chargée de cours à l'université. "Ce qui est certain sur un plan pratique, c’est que des négociations ne se tiennent pas sous le feu des armes. Pour une négociation, il faut un cessez-le-feu. On a vu entrer en jeu dernièrement la Chine qui propose d’intervenir pour permettre au moins que les armes se taisent le temps de reprendre des discussions. Des négociations dans un contexte tel que l’on observe maintenant, c’est tout simplement impossible", assure Laetitia Spetschinsky. 

Un jour il va falloir négocier avec ou sans Poutine

D'après cette spécialiste, ces discussions servent à faire passer des "messages préliminaires pour les négociations pour ce qui concerne la relation russo-ukrainienne elle-même". "Ces discussions ne peuvent pas concerner des négociations plus vastes qui devront avoir lieu avec les Etats-Unis, l’Europe. Cela parait impensable maintenant mais un jour les négociations vont reprendre. Ce qu’il faut garder dans l’émotion que l’on vit actuellement, c’est qu’un jour il va falloir négocier avec ou sans Poutine, on ne sait pas avec qui, mais à terme la sortie de crise est le seul moyen d’envisager l’avenir quelle qu’elle soit. Et c’est très difficile et très sensible et je comprends bien les sensibilités. Mais cette négociation n’est pas encore le début de la sortie de la crise", analyse Laetitia Spetschinsky. 

Réunies pour la première fois lundi, les délégations des deux pays s'étaient quittées après plusieurs heures de discussions à la frontière avec la Biélorussie.

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