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Il rappelle qu’hier, deux camps au sein du parti républicain se sont affrontés en coulisses. Il y a "ceux qui sont loyaux à Donald Trump et qui soutiennent sa démarche d’opposition et de négation des résultats des élections, donc ces conspirationnistes. Et ceux qui font passer la démocratie avant les stratégies électoralistes de Trump et du camp républicain. Il y a eu pas mal de tensions et certaines personnes ont relaté les pressions exercées sur Trump" pour qu’il apaise ses partisans, ce qu’il n’aurait pas fait de gaieté de cœur puisqu’il aurait retardé sa communication le plus longtemps possible.
Oui, certains républicains voudraient destituer Trump
Parmi ceux qui font passer la démocratie en premier, "certains députés et sénateurs républicains se sont dit : ‘Notre président est allé trop loin. Il faut le démettre de ses fonctions le plus rapidement parce que c’est un danger pour le pays et un danger pour la démocratie. Il faudrait que le vice-président Pence le remplace le plus rapidement possible’", explique Régis Dandoy.
Une procédure trop lente
Une destitution hautement symbolique si proche de la fin du mandat, mais pour laquelle ces républicains modérés se heurtent à un premier problème. "Le calendrier est contre eux puisqu’on sait que ça prend quand même pas mal de temps. Donc est-ce que ça vaut vraiment la peine de changer le président pour les 13 derniers jours ? Il vaudrait peut-être mieux de le mettre sous tutelle et essayer de demander au vice-président de prendre plus de responsabilités dans les jours qui viennent", estime le spécialiste.
Pas encore une majorité républicaine contre Trump
En plus de cette question de timing, "il est néanmoins très difficilement envisageable d’avoir une majorité à la fois des démocrates et des républicains pour pouvoir destituer Trump", ajoute-t-il. "On l’a vu encore cette nuit avec les votes pour confirmer les résultats des élections. La majorité des députés républicains ont toujours continué à voter contre ces résultats électoraux en disant ‘on ne peut pas les confirmer parce qu’on estime qu’il y a fraude électorale ou en tout cas on n’a pas respecté la volonté de l’électeur’. Donc oui certains leaders républicains ont évolué vers plus de démocratie et moins de Trump, mais ça ne représente pas encore la majorité du parti républicain."
Encore des problèmes avec Trump pendant minimum 2 ans
À plus long terme, pendant combien de temps Donald Trump va-t-il mettre la pression sur la démocratie américaine ? Cela se pourrait bien pour le politologue : "Est-ce que les républicains vont essayer de rentrer dans le rang et retourner à leur situation de pré-2016, pré-Donald Trump, qui mettait en avant les intérêts du pays avant ceux du parti ? Ou est-ce qu’ils vont être toujours Trump-dépendants de ses 70 millions d’électeurs et se dire : ‘On a dans deux ans des élections de mi-mandat. Il faut gagner ces élections et la meilleure façon c’est de garder Donald Trump dans nos rangs, de séduire les électeurs de Donald Trump’ ? Son influence va perdurer minimum pendant 2 ans, peut-être dans 4 ans. Il faudra voir quel sera le candidat ou la candidate des républicains."