Fondateur de l'entreprise de boissons énergisantes Red Bull, le milliardaire autrichien Dietrich Mateschitz, aussi secret que sa firme était célèbre, notamment dans le monde du marketing sportif, est décédé à l'âge de 78 ans.
"Dietrich Mateschitz est décédé aujourd'hui", a écrit la direction dans un courriel adressé samedi aux employés, faisant part de sa "tristesse" et de "sa "gratitude pour ce qu'il a accompli".
Selon l'agence autrichienne APA, il est décédé d'un cancer.
Né le 20 mai 1944, Dietrich Mateschitz avait créé Red Bull - "taureau rouge" en anglais - en 1984, après avoir découvert le breuvage au bar d'un hôtel hongkongais.
Cette personnalité timide était considérée en 2022 par le magazine Forbes comme la première fortune d'Autriche, estimée à 27,4 milliards d'euros.
L'entrepreneur avait misé sur le sponsoring sportif pour ne pas dépendre uniquement des revenus générés par sa boisson énergisante tout autant que pour lui offrir une exposition sans équivalent.
En trente ans, la firme, qui a assis sa politique de sponsoring avec les sports extrêmes, est devenue un partenaire essentiel du sport mondial.
Du plongeon de haut vol (cliff diving) au wingsuit (chute libre en combinaison ailée) en passant par le kitesurf et jusqu'au paroxysme du saut en chute libre stratosphérique durant lequel l'Autrichien Felix Baumgartner a franchi le mur du son en 2012, de nombreux exploits hors norme ont été siglés des deux taureaux ailés.
Red Bull s'est également engagé dans deux disciplines phares du sport mondial, la Formule 1 et le football.
Le pilote néerlandais de l'équipe, Max Verstappen, est champion du monde pour la deuxième année consécutive.
En 2005, Red Bull a acheté le club de football de la ville autrichienne de Salzbourg, puis celui de Leipzig en Allemagne. Les deux clubs ont remporté des trophées grâce aux investissements importants de la marque.
Red Bull sponsorise également les sportifs eux-mêmes, toutes disciplines confondues. Parmi eux, le célèbre footballeur brésilien Neymar, que Red Bull met en scène régulièrement à travers des mini-séries.
"Unique en son genre"
Christian Horner, patron de l'écurie Red Bull en F1, a immédiatement réagi depuis Austin (Texas) où se tient dimanche le Grand Prix des Etats-Unis. "C'est très, très triste, quel grand homme. Il est unique en son genre. Ce qu'il a accompli et ce qu'il a fait pour tant de personnes dans le monde est sans égal", a-t-il dit devant la presse.
"Beaucoup d'entre nous doivent lui être reconnaissants pour les opportunités qu'il a offertes, la vision qu'il avait, la force de caractère. Et ne jamais avoir peur de suivre ses rêves et de les poursuivre", a-t-il ajouté.
Stefano Domenicali, PDG de la F1, s'est également dit "profondément attristé", rendant hommage à "un membre très respecté et très aimé de la famille de la Formule 1".
"Il était un entrepreneur visionnaire incroyable et un homme qui a contribué à transformer notre sport et à créer la marque Red Bull, connue dans le monde entier", a-t-il souligné.
La boisson énergisante Red Bull est née lors d'un de ses nombreux voyages d'affaires en tant que directeur marketing d'une société allemande de cosmétiques, lorsqu'on lui a servi une boisson sucrée courante en Asie dans un bar de luxe à Hong Kong.
Impressionné par la capacité apparente de la boisson à l'aider à surmonter son décalage horaire, Mateschitz a décidé de s'associer à l'homme d'affaires thaïlandais Chaleo Yoovidhya, qui a développé la boisson, pour fonder Red Bull en 1984.
Basée dans une vallée verdoyante des Alpes, à Fuschl-am-See, la boisson a lentement mais sûrement conquis les papilles occidentales et la marque s'est développée dans le monde entier grâce à son marketing astucieux.
Aujourd'hui, Red Bull emploie plus de 13.000 personnes dans 172 pays, avec un chiffre d'affaires d'environ 8 milliards d'euros, et vend près de 10 milliards de canettes par an.
Dietrich Mateschitz possédait l'île paradisiaque de Laucala aux Fidji et de nombreuses propriétés en Autriche.
Jamais marié, toujours en jeans, cheveux grisonnants, Dieter Mateschitz n'aura quasiment jamais accordé d'entretien aux journalistes. Tout juste sait-on qu'il avait un fils.
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