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A 32 ans, Gustav Lloyd Agerblad est le premier à avoir franchi le pas: après plusieurs heures de travail entre les murs de ce salon de tatouage installé dans le quartier de Södermalm, en plein coeur de Stockholm, c'est fier que ce trentenaire arborait lundi sur son bras gauche la mine grave d'Anders Tegnell.
"J'aime avoir des tatouages qui représentent quelque chose pour moi et ce Covid-19 fera partie de ma vie à tout jamais", explique à l'AFP le Stockholmois, allongé sur l'un des fauteuils du salon de tatouage. "Je voulais donc avoir le visage suédois de la crise sur mon bras", poursuit-il.
Pas de confinement
Mais comment cette idée est-elle venue jusqu'au jeune homme ? Gustav explique avoir été inspiré par un message Instagram posté par son tatoueur, Zashay Tastas, dans lequel il montrait le portrait de l'épidémiologiste.
"J'ai dessiné des personnes dont le profil me plaisait, et (Anders Tegnell) en fait partie, et je l'ai fait spontanément", explique Zashay à l'AFP, après avoir peaufiné les derniers détails de ce visage ancré.
Gustav et son tatoueur racontent avoir ensuite été surpris par l'engouement de la presse locale et internationale - dont plusieurs sont venus filmer lundi les dernières injections d'encre qui viendront parfaire ce tatouage aux faux airs d'hommage.
En Suède, contrairement à d'autres pays européens, le confinement de la population n'est pas d'actualité pour endiguer l'épidémie. Le gouvernement en appelle au civisme, demandant à chacun de "prendre ses responsabilités" et de suivre les recommandations sanitaires émises par l'Agence de santé publique.
Des bilans quasi-quotidien devant la presse
Anders Tegnell est quant à lui chargé de faire quasi-quotidiennement le point devant la presse, une habitude prise dès le mois de mars - et qui le présente aujourd'hui comme visage de l'approche suédoise, plus souple.
Le ton ferme mais calme et rassurant, Anders Tegnell est souvent présenté comme imperturbable par la critique.
Si d'autres préfèrent aujourd'hui arborer un tee-shirt à son effigie plutôt qu'un tatouage, la popularité d'Anders Tegnell ne cesse de croitre en Suède: un groupe Facebook appelé "We support Anders Tegnell & co" ("Nous soutenons Anders Tegnell & co") - en référence à l'épidémiologiste et à l'agence de santé publique - rassemblait lundi quelque 85.000 personnes. Un autre, baptisé "Anders Tegnell Fan Club", comptait déjà plus de 29.000 membres.
Interrogé la semaine dernière par le journal Göteborgs-Posten sur le tatouage, l'épidémiologiste a rigolé déclarant simplement que Gustav Lloyd Agerblad allait devoir "assumer lui-même la responsabilité" de son acte.
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