L'invasion russe de l'Ukraine est entrée dimanche dans son sixième mois, au lendemain de frappes sur le port d'Odessa qui menacent l'application de l'accord sur la reprise des exportations des céréales bloquées par la guerre.
Moscou a assuré dimanche que ses frappes avaient détruit la veille un navire militaire ukrainien et des missiles livrés par les Etats-Unis dans le port d'Odessa, vital pour l'exportation de céréales ukrainiennes. "Des missiles de haute précision et de longue portée lancés depuis la mer ont détruit un navire militaire ukrainien à quai et un stock de missiles antinavires Harpoon livrés par les Etats-Unis au régime de Kiev", a déclaré le ministère russe de la Défense. "Une usine de réparation et de modernisation de navires de l'armée ukrainienne a aussi été mise hors d'usage", a poursuivi le ministère, dans un communiqué publié sur Telegram.
Plus tôt, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait affirmé qu'une "vedette militaire" ukrainienne avait été détruite lors de cette frappe. "Des missiles Kalibr ont détruit des infrastructures militaires du port d'Odessa, avec une frappe de haute précision", a-t-elle écrit sur Telegram. L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer les déclarations russes de source indépendante.
La Russie avait d'abord nié
Après les tirs sur Odessa, l'Ukraine a accusé Vladimir Poutine d'avoir "craché au visage" de l'ONU et de la Turquie et de compromettre l'application de l'accord signé vendredi à Istanbul sur la reprise des exportations des céréales bloquées par le conflit. Samedi, la Russie avait pourtant démenti auprès de la Turquie avoir été impliquée dans ces frappes.
Un porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne avait affirmé que "le port d'Odessa, où les céréales sont traitées en vue d'être expédiées, a été bombardé. Nous avons abattu deux missiles et deux autres missiles ont touché le territoire du port".
L'invasion de l'Ukraine par la Russie - deux pays qui assurent notamment 30% des exportations mondiales de blé - a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, frappant durement le continent africain.
Pas de répit sur le front
La guerre en Ukraine qui entre dans son sixième mois ne connaît pas de répit sur les fronts de Mykolaïv (sud), dans la région de Kharkiv, la deuxième plus grande ville du pays située dans le nord-est, dans la région de Kherson (sud), et dans les deux territoires séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, selon la présidence ukrainienne.
"Mykolaïv a de nouveau été bombardée dimanche matin après avoir été visée samedi soir par quatre missiles de croisière de type Kalibr", qui ont fait cinq blessés, dont un adolescent et endommagé plusieurs immeubles, selon cette source.
La présidence ukrainienne a également fait état de bombardements dans la région de Kharkiv, où "plusieurs bâtiments résidentiels ont été endommagés et des bâtiments résidentiels ont été incendiés".
En outre, Kiev fait état d'une situation préoccupante dans la région largement occupée de Kherson par les forces russes depuis leur invasion de l'Ukraine le 24 février, même si les Ukrainiens y mènent une contre-attaque.
La région de Kherson sera "définitivement libérée" des forces russes d'ici septembre, a ainsi assuré dimanche le conseiller du chef de l'administration militaire régionale de Kherson fidèle à Kiev, Sergiy Khlan.Les Russes ont pris le contrôle de Kherson le 3 mars. Il s'agissait alors de la première grande ville à céder à l'offensive de Moscou.
Pyongyang accuse
La Corée du Nord, qui vient de reconnaître officiellement deux régions séparatistes pro-russes autoproclamées dans l'est de l'Ukraine, a accusé dimanche Washington de fabriquer des armes biologiques en Ukraine, faisant écho à une accusation déjà formulée par la Russie et rejetée par l'ONU en mars.
Washington a "installé de nombreux laboratoires biologiques dans des dizaines de pays et de régions, dont l'Ukraine, au mépris des traités internationaux", écrit l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, faisant référence à des éléments "détectés" par la Russie.
Washington et Kiev réfutent l'existence de laboratoires destinés à produire des armes biologiques en Ukraine. Les Etats-Unis craignent que ces allégations indiquent une intention de Moscou de bientôt utiliser de telles armes en Ukraine.
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