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Le gouvernement italien a ordonné dimanche la mise en quarantaine d'un quart de la population, dans une large zone allant de Milan, la capitale économique, à Venise, haut lieu du tourisme mondial, pour endiguer le coronavirus.
Cette mesure draconienne sans précédent, prise dans le pays d'Europe le plus durement touché par l'épidémie, a été annoncée en pleine nuit par le Premier ministre, Giuseppe Conte, lors d'une conférence de presse au siège du gouvernement à Rome.
Le Colisée a été fermé en catastrophe ce dimanche
A Rome, se trouve Jean-Pierre, un Belge, qui est actuellement en vacances dans la capitale italienne. Via le bouton orange Alertez-nous, il nous raconte la situation sur place au micro de notre journaliste Arnaud Gabrile. Ce dimanche matin, il s'est rendu compte qu'il n'allait "rien pouvoir visiter".
"Nous sommes arrivés à Rome hier avec mon épouse. Ce matin, nous avions rendez-vous à 9h30 au Colisée pour une visite. Quand nous sommes arrivés sur place, une heure plus tôt, la billetterie était ouverte et quelques personnes attendaient. Et au moment où ça devait s’ouvrir, par radio, les gardiens du Colisée, ont appris par la police qu’ils devaient fermer en catastrophe", confie-t-il. "Il a fallu attendre que la police arrive pour qu’on puisse poser des questions et apprendre que l’ensemble des musées en Italie étaient fermés pour une durée d’un mois. Pour le reste, c’est très calme, il fait magnifique. Les gens se baladent. Pratiquement personne ne porte de masque. C’est dimanche, mais il n’y a pas beaucoup de monde. Il faut que chacun se renseigne sur les fermetures des lieux publics. L’avion que nous avons pris était à moitié rempli. Les gens ne se sont certainement pas présentés. Hier, nous avions pu visiter normalement un musée mais il n’y avait pratiquement personne", décrit-il.
Que va-t-il se passer quand on va rentrer mercredi?
Jean-Pierre dit à présent vouloir en profiter pour visiter "les parcs, les belles places, mais c’est vrai que toutes nos réservations tombent à l’eau, y compris le Vatican qu’on devait voir demain. Nous sommes un peu inquiets pour notre retour. Que va-t-il se passer quand on va rentrer mercredi ? Y aura-t-il une période de quarantaine ? On ne sait pas…"
Des mesures draconiennes
Avec 233 morts, l'Italie, qui compte 60 millions d'habitants, est à la deuxième place derrière la Chine pour le nombre de décès liés au coronavirus, et à la 3e place derrière la Chine et la Corée du Sud pour le nombre de cas, près de 6.000 à ce jour.
Rome avait déjà adopté cette semaine toute une série de mesures draconiennes, notamment la fermeture des écoles et universités jusqu'à la mi-mars dans toute la péninsule.
Le gouvernement avait aussi annoncé samedi le recrutement de 20.000 renforts pour ses hôpitaux, afin de porter de 5.000 à 7.500 le nombre de lits en soins intensifs, soit une hausse de 50%, et de doubler le nombre de places dans les services de pneumologie et maladies infectieuses.