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Maux de tête, problèmes de sommeil, nausées... Les électrosensibles assurent souffrir de nombreux troubles dus aux ondes et aux champs électromagnétiques, comme ceux du compteur Linky, mais la science n'a jamais prouvé l'existence de ce syndrome très controversé.
L'électrohypersensibilité (EHS) fait débat. D'un côté, une communauté médicale sceptique face à une supposée pathologie qui ne se définit que par l'autodéclaration des personnes qui disent en souffrir. De l'autre, des personnes qui mettent en avant des symptômes handicapants.
Ces symptômes sont multiples: fatigue, irritabilité, maux de tête, baisse d'appétit, bouffées de chaleur... Les électrosensibles les attribuent à leur exposition aux ondes des téléphones portables, antennes relais, wifi, ou aux champs électromagnétiques comme ceux qu'émettent les compteurs Linky.
En mars 2018, l'Anses a publié un rapport qui a marqué une inflexion dans la manière d'appréhender ce phénomène. Sans avancer de cause, l'agence sanitaire a reconnu que les électrosensibles souffraient et que cette souffrance devait être prise en charge.
"Il n'existe pas de critères de diagnostic de l'EHS validés à ce jour", souligne cet avis. Mais "quoi qu'il en soit, les plaintes (douleurs, souffrance) formulées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue".
L'un des éléments-clés du débat sur l'électrosensibilité est l'effet nocebo. Cet effet est l'équivalent du placebo, en négatif: la crainte que l'exposition à un médicament ou à des facteurs environnementaux soit nuisible produit chez le sujet un effet négatif bien réel, par le biais de mécanismes psychologiques.
Dans son rapport, l'Anses a jugé que cet effet nocebo jouait "certainement un rôle non négligeable dans la persistance de l'EHS", mais a ajouté qu'il n'excluait pas "une affection organique non identifiée".
Ce dernier point a été salué comme une avancée par les associations d'électrosensibles.
Toutefois, l'agence sanitaire s'est bien gardée de répondre à la principale demande de ces associations: la reconnaissance d'une responsabilité des ondes dans les troubles constatés.
"Aucune preuve expérimentale solide ne permet actuellement d'établir un lien de causalité entre l'exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant EHS", ont conclu les experts de l'Anses, qui ont examiné l'ensemble de la littérature disponible sur le sujet.
Ainsi, les études de "provocation", qui consistent à soumettre les sujets aux ondes en laboratoire, ne mettent pas en évidence l'apparition de symptômes ni de capacité des électrosensibles à percevoir les champs magnétiques.