Toujours plus grandes, plus belles et plus connectées: les télévisions se doivent d'être des bijoux technologiques constamment renouvelés si elles veulent garder leur place de choix dans le salon déjà envahi par de nombreux autres écrans.
Les leaders du marché ont présenté leurs dernières innovations lundi au CES de Las Vegas, la grand-messe annuelle de l'électronique et des technologies.
Tous ont dû adopter la très haute définition dite 8K pour leurs modèles de luxe, car le petit écran est devenu trop grand pour la 4K, notamment à partir des formats de 165 cm en diagonale.
Les téléviseurs sont cependant un peu en avance sur les producteurs de contenu et les chaînes de distribution.
Les fabricants espèrent donc que la disponibilité des écrans en 8K sur le marché et l'appétit des consommateurs pour le cinéma à la maison, les événements en direct et les nombreuses séries des différents services de streaming vont motiver les groupes de médias à sauter le pas.
La chaîne japonaise NHK a ainsi prévu de diffuser les Jeux olympiques de Tokyo (été 2020) en 8K.
"Il faut que tous les acteurs de l'industrie travaillent ensemble pour vraiment se rendre compte du potentiel de la très haute définition et lui faire honneur", estime Tony Wang, patron de Skyworth TV.
- La 8K, y a plus qu'à -
"La 8K est en plein développement, c'est donc le meilleur moment pour lancer un écran dans cette résolution, juste quand les spectateurs vont pouvoir en profiter", a-t-il ajouté.
Du moins les spectateurs aisés. Le groupe chinois, bien établi sur son marché domestique, a dévoilé des téléviseurs haut de gamme qu'il va vendre sur les marchés américain et européen: le Q91 de 190 cm en diagonale, avec la 8K, coûtera ainsi 5.999 dollars aux Etats-Unis.
Samsung, de son côté, travaille avec YouTube et d'autres partenaires pour pouvoir diffuser des contenus en 8K directement sur ses télés les plus chères, d'après Joe Stinziano, le vice-président exécutif de Samsung Electronics America.
Il a prédit que 2020 serait une "année tournant" pour que la 8K se répande plus largement dans les foyers.
L'année dernière, la demande pour les écrans plats n'a pas atteint les niveaux attendus, notamment à cause des tensions entre la Chine et les Etats-Unis et d'un ralentissement de l'économie mondiale, d'après le cabinet IHS Markit.
Mas pour cette année, il table sur une "croissance robuste".
"Bien qu'il y ait encore des incertitudes à cause de la guerre commerciale sino-américaine, la demande pour les écrans plats devrait augmenter grâce à des prix historiquement bas et grâce aux différents événements sportifs qui ont lieu les années paires", analyse Ricky Park, directeur de recherche et spécialiste du secteur.
- Télé shopping -
Pour rester dans la course, les téléviseurs se sont aussi adaptés aux usages numériques ultra connectés. Beaucoup intègrent les assistants vocaux d'Amazon, Google ou Apple, et offrent des fonctionnalités adaptées au streaming via les plateformes de films et séries ou de jeux vidéo.
Les derniers modèles présentés au CES comportent des caractéristiques techniques très avancées en termes de graphisme et de son, pour satisfaire les joueurs, avides d'immersion.
"Les moniteurs de jeu sont devenus un moteur de croissance important pour nous", remarque Joe Stinziano de Samsung.
Les télévisions deviennent aussi de plus en plus interactives. Equipées de caméras, elles peuvent servir à passer des appels vidéo avec plusieurs personnes, situées dans des endroits différents.
Sur certains modèles, le Sud-Coréen LG propose aux spectateurs de poser des questions sur les programmes (sport, infos, films) et d'obtenir des réponses en temps réel.
A partir de cette année, les propriétaires d'un téléviseur connecté webOS pourront même acheter des objets qu'ils voient à l'écran dans les émissions partenaires, grâce à une technologie développée par la start-up TheTake.
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