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Spectacle équestre, exposition, film... 300 ans d'histoire des Grandes écuries de Chantilly

 
 

Spectacle équestre, exposition, film.. les Grandes écuries du domaine de Chantilly (Oise), édifiées à la demande de Louis-Henri de Bourbon, septième prince de Condé, dont la légende raconte qu'il pensait se réincarner en cheval, fêtent leur 300 ans.

C'est en 1719, sous la régence de Philippe d'Orléans, que débute la construction des plus grandes écuries princières d'Europe, réalisées par l'architecte Jean Aubert. Un véritable chef-d'oeuvre avec ses sculptures rocaille, ses proportions hors du commun et son dôme de 26 mètres de haut. Ce palais pour chevaux abrite depuis 1982 le Musée vivant du cheval qui a attiré l'an dernier 180.000 visiteurs.

"Louis-Henri qui descend de Louis XIV règne sur Chantilly. Il a une très grande fortune, est passionné de vénerie et va entreprendre la construction de ce palais jusqu'en 1735. Une pureté dans la magnificence déraisonnable d'une longueur de 186 mètres", raconte à l'AFP le Général Jérôme Millet, administrateur du Domaine de Chantilly.

Pour célébrer ce joyau dédié à la plus noble conquête de l'homme, les écuyères et équidés de la Compagnie équestre, ainsi qu’un voltigeur invité, proposeront cet été un spectacle sous le dôme, "Il était une fois… les Grandes Écuries", une création de Sophie Bienaimé, directrice des Grandes écuries (20 juillet-22 août).

"Le Duc de Bourbon a une vision un peu folle et a fait un palais plus qu'une écurie dédié au cheval et aux chiens", commente Sophie Bienaimé.

Et de rappeler l'importance, à cette époque, de l'écuyer: "Il dressait les chevaux, mettait en selle le prince pour la guerre et la chasse avec des montures fiables. De plus, cet homme exceptionnel était aussi vétérinaire et maréchal-ferrant".

Quand le roi Louis XV venait, "on lui offrait un spectacle", ajoute-elle.

Pour évoquer ces fastes et l'histoire du monument, le spectacle contera "la chasse, la monte des femmes en amazone mais aussi la venue de Sissi Impératrice ou encore la Libération de Paris avec un numéro au rythme du jazz".

- "Pas de métempsychose" -

Le public pourra assister également à un spectacle son et lumière, "Le Palais où le cheval est roi", mettant en scène musiciens et animations équestres.

Réalisée notamment par l'association Les Amis d'Alain Decaux dans le cadre des Journées européennes du patrimoine, cette production verra la participation exceptionnelle de Robert Hossein et du cascadeur équestre Mario Luraschi, dont les chevaux espagnols et portugais ont joué dans plus de 500 films pour le cinéma.

Du 21 septembre au 5 janvier, une exposition retracera l'histoire des lieux à travers une trentaine d'oeuvres provenant des collections du musée Condé, dont le célèbre "Album du Comte du Nord" (1784).

"C'est tout un monde. Nous allons parsemer le parcours de points historiques qui ont fait les Grandes écuries. Louis-Henri est fanatique de chasse à courre, il a une meute de chiens pour le cerf, le daim et le chevreuil", raconte Nicole Garnier, conservatrice générale du patrimoine chargée du Musée Condé.

"Il y aura des documents et des objets amusants, comme des manuscrits qui montrent le nom des chiens et des chevaux ou encore des colliers de chiens du XVIIIe siècle et des dessins de l'uniforme de vénerie de la maison de Condé", décrit-elle. "L'idée est de raconter comment ce palais a vécu pour les chevaux, comment les princes venaient baptiser leur chevaux et raconter aussi l'histoire des courses."

En parallèle, un film réalisé par Elodie Jacquet, cavalière de la Compagnie équestre des Grandes Écuries de Chantilly, évoquera cette épopée architecturale.

Quant à la théorie de la métempsychose, l'historienne n'"y croit pas un instant". "Un texte de 1950 sur la vénerie évoque en effet cette métempsychose mais Louis-Henri est un prince chrétien et il n'est pas pensable qu'il donne dans des religions extérieures à la France", affirme-t-elle. "On se demande comment il a pu consacrer tant d'argent et de temps pour ce monument, je pense que c'est plus pour affirmer son pouvoir".


 

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