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Plusieurs dizaines d'associations fédérées au sein de la plate-forme Mirabal Belgium sont à l'initiative de cette mobilisation. Le cortège est parti vers 14H30. Il a arpenté les rues du centre de Bruxelles, en passant par le Mont des Arts et la place de la Chapelle, avant de revenir peu après 15H30 sur la place Poelaert.
La lutte passera par une égalité salariale
Les participants ont crié des slogans et ont arboré de multiples banderoles et pancartes avec des messages contre les violences masculines et en faveur de l'indépendance économiques des femmes. "C'est vraiment essentiel de se mobiliser collectivement, les femmes avec les hommes, conter les violences faites aux femmes", estime Emily Burns, coordinatrice de la campagne Rosa. "Pour lutter contre les violences, on a besoin d'avoir une indépendance économique. C''est indispensable. Comment quitter un conjoint violent si on ne peut pas subvenir à ses besoins ? (...) Un salaire décent et des allocations sociales individualisées sont à lier à la lutte contre les violences faites aux femmes. Les femmes gagnent toujours 20% de moins que les hommes. C'est toujours un gouffre énorme."
8 fois plus de féminicides en Belgique qu'en France
En Belgique, 33 femmes ont été victimes de féminicide depuis le début de l'année, rapportent diverses associations féministes belges. Elles ont été tuées tout simplement parce qu'elles étaient des femmes. C'est proportionnellement 8 fois plus qu'en France. A l'analyse de ces chiffres, on voit que dans 75% des cas, le tueur est aussi le compagnon de la victime ou son ex-compagnon. D'après la dernière étude de l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne, une femme sur 25 dans l'Union européenne a déclaré avoir été victime d'un viol après l'âge de 15 ans.
La section francophone d'Amnesty International a fait valoir son nouveau rapport qui met en balance les différentes législations sur le viols dans 31 pays en Europe. Parmi eux, seuls l'Irlande, le Royaume-Uni, la Belgique, Chypre, l'Allemagne, l'Islande, le Luxembourg et la Suède définissent les actes sexuels non consentis comme un viol. Les autres se fondent sur l'usage de la force, la contrainte ou l'incapacité de la victime de se défendre.
Manneken-Pis aussi
Pour la cause, l'agence des Nations Unies pour les droits des femmes et le European Women's Lobby ont offert un costume orange à Manneken-Pis, confectionné par la créatrice belge Gioia Seghers. Le costume est fait dans un textile à base de soie, une matière féminine qui joue sur la transparence. Il est composé d'une veste, d'un pantalon, de chaussures et d'un cercle entourant la tête en symbole d'unité des genres. Pour l'occasion, le Manneken-Pis a également mis du rouge à lèvres de couleur orange, assorti à sa tenue.
La couleur du costume est une référence au thème de la campagne des Nations Unies "Orange the World - #HearMeToo". En habillant le "ketje de Bruxelles" de ce costume, les intervenants ont fait valoir l'espoir qu'ils placent dans l'éducation des nouvelles générations.