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Sommes-nous libres? La réponse de Bruno Humbeeck, psychopédagogue

Sommes-nous LIBRES? La réponse de Bruno Humbeeck, psychopédagogue
 
 

Bruno Humbeeck, psychopédagogue, était l'invité du RTL INFO Avec Vous à l'occasion de la publication de son livre baptisé "liberté confisquée". Il répondait aux questions de notre journaliste Olivier Schoonejans. 


Votre point de départ, c'est 'soyons réaliste', on n'est pas libres ?

Non. On est libres dans une certaine mesure. Sartre le disait mieux que moi : 'qu'est-ce que j'ai fait de ce qu'on a fait de moi ?'. Effectivement, il y a des déterminismes qui font que vous n'avez pas 2,50m, vous avez votre taille et vous devrez faire avec. Mais vous pouvez librement agir en fonction de la taille que vous avez.

Chaque chapitre est en 2 temps : une petite fiction de quelques pages écrite par Maxime Berger. Et puis derrière, une explication, une analyse... Vous parlez notamment d'amour, de travail, du couple. Le temps qui passe, par exemple. Vous décrivez un couple qui ne prend plus le temps de se voir qui perd le contact. C'est un risque que courent tous les couples. Comment faire pour l'éviter ? 

Le couple en lui-même, c'est une acceptation fondamentale de déléguer une partie de sa liberté de manière volontaire à quelqu'un pour le simple bénéfice de susciter chez lui la préférence. Je veux être ton préféré donc je suis prêt à laisser une partie de ma liberté et je vais composer cette liberté ensemble. Et le gros atout de ce livre, c'est que je l'ai co-écrit avec Maxime Berger, qui lui est un artiste. Ça veut dire qu'il ne met pas de freins  sa réflexion. Il débride son imaginaire (...)

Vous parlez aussi des coaches de vie. Vous ne les portez pas dans votre cœur. "Vous dites le coach de vie ne nous aide pas à courir, mais à nous dépêcher avec joie..." Vous êtes un peu dur. Ca peut quand même aider des gens...

J'ai rien contre les coachs en soi. Je travaille d'ailleurs avec certains coachs. Le problème c'est lorsqu'ils ne négocient pas suffisamment ce vers quoi ils nous guident. On peut être guidés mais il faut pouvoir négocier suffisamment et suffisamment librement notre destination. Quand on est coaché sur un plan professionnel par exemple et bien vous êtes coachés en fonction des objectifs fixés par votre entreprise. On n'est pas toujours nécessairement d'accord avec ces objectifs. Et si vous échouez, vous serez coupable deux fois : cous serez coupable d'avoir échoué, ce qui est une difficulté à assumer mais aussi d'avoir échoué plus gravement puisqu'on a tout mis en place pour que vous réussissiez. Et donc vous aurez une culpabilité aggravée.

Ce n'est pas un livre sur le confinement mais il y a quand même plusieurs chapitres qui y sont consacrés... Vous pensez que ce qui vient de se passer depuis un an va changer notre manière de vivre ?


C'est une évidence. Je vais vous confesser quelque chose, le titre d'abord c'était liberté mesurée et puis comme le confinement est arrivée en cours d'écriture du livre c'était "liberté confisquée". Confisquée, il ne faut oublier le sens du mot, cela veut dire que l'on nous a pris quelque chose de manière autoritaire, mais de manière aussi temporaire. On est censé nous rendre ce qu'on nous a pris. Je suis pas sûr que cela va se faire de manière suffisamment lucide, réfléchie, pour que tout ce qu'on y a laissé en terme de liberté. Par exemple, cette idée que des règles, eh bien cela se négocie avec ceux qui vont devoir les appliquer (...)



 

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