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Les syndicats ne se contenteront pas des mesures prises jusqu'ici par les autorités fédérales pour aider les particuliers à affronter la crise énergétique. FGTB, CSC et CGSLB se rassemblent ce mercredi place de la Monnaie à Bruxelles pour faire entendre leurs voix.
Les deux premières se rendront ensuite au Mont des Arts, non loin du siège de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). Les organisations de travailleurs continuent à revendiquer une modification de la loi sur la norme salariale qui empêche, selon elles, toute augmentation des salaires.
Quand la manifestation a été programmée il y a deux mois environ, c'était d'ailleurs la loi de 1996 sur les salaires qui devait constituer la première revendication du rassemblement de mercredi. "Mais nous avons été dépassés par la hausse des prix de l'énergie qui est devenue une véritable urgence sociale", commente-t-on à la FGTB. Fredo, aide-soignant et affilié FGTB est au micro de RTL INFO: "C'est très dur. Les fins de mois deviennent difficiles. Tout augmente, pour nos pensionnaires aussi. Les maisons de repos deviennent de plus en plus chères. On ne sait pas faire d'un euro un deuxième, ca devient très dur. Les loyers sont intenables."
Pour "une justice fiscale"
Les syndicats s'étonnent du caractère très éphémère des récentes mesures annoncées par le gouvernement, comme les réductions sur la facture énergétique pour les mois de novembre et décembre. "Quid du gros de l'hiver?", interroge la FGTB. "À l'heure où de nombreuses familles ont vu leur acompte énergétique mensuel doubler, voire tripler, l'aide accordée semble insignifiante, mais aussi beaucoup trop limitée dans le temps." Pour les représentants des travailleurs, il n'y a pas trente-six solutions: il faut une véritable justice fiscale. "En taxant les surprofits des entreprises, notamment énergétiques, on pourra dégager des moyens suffisants et mettre en oeuvre un plan de soutien efficace et pérenne."
La CGSLB n'ira pas au siège de la FEB
La CSC rappelle, pour sa part, qu'il n'est pas question de toucher à l'indexation automatique et que des salaires décents sont indispensables afin de permettre aux familles de supporter les coûts de l'énergie et de la vie en général. La CGSLB insiste, elle, sur la nécessité de retrouver une vraie liberté de négociation "qui a été confisquée par la loi de 1996 sur les salaires". Elle plaide pour une réforme de cette loi. Le calcul de la marge n'est plus adapté à la réalité économique nationale et internationale. La marge de hausse salariale devrait donc être à nouveau indicative afin de permettre de meilleures rémunérations dans les entreprises en bonne santé. Le syndicat libéral ne se rendra pas au siège de la FEB, estimant que le principal destinataire de son message est le gouvernement. L'action de mercredi était initialement une concentration de militants place de la Monnaie et la CGSLB souhaite entretenir une gradation dans la contestation syndicale.
Le rassemblement et cortège ne constituent en effet qu'un coup de semonce du camp syndical. Une grève générale interprofessionnelle est déjà annoncée pour le 9 novembre.