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Une crise de la consommation s’installe chez les ménages. C’est confirmé par une série d’indicateurs récents. Il y a la maigre croissance belge de ce premier trimestre, les présomptions d’une croissance nulle en mars. Mais ce sont des indicateurs plutôt abstraits.
De manière plus concrète et après plusieurs trimestres de performances exceptionnelles dopées par les confinements successifs et la peur de faire du shopping, les ventes en lignes connaissent des baisses significatives.
Quelles sont les raisons de cette baisse ?
L’inflation est en grande partie responsable. Les prix de vente moyens en ligne ont augmenté en quelques mois de 11% à cause de la surchauffe de l’économie américaine mais aussi à cause des problèmes d’approvisionnement. La Chine, l’Atelier du monde connait des lock down à répétition et l’une de ses portes vers le monde, est pour l’instant fermée. L’autre responsable, c’est l’incertitude sur l’avenir proche qui favorise l’épargne plutôt que la consommation.
Au niveau mondial, en se basant sur les données du logiciel de support à la vente Salesforce, les dépenses en ligne sont en baisse de 3 %, le trafic en baisse de 2 % et les volumes de commandes en baisse de 12 %. Cela peut vous paraître peu en pourcentage. Mais sur les volumes de l’e-commerce, cela représente des milliards d’euros.
En Europe, est-ce que le commerce en ligne baisse ?
En Europe, la situation est pire à cause de la guerre en Ukraine et de ses conséquences. La hausse du prix des carburants, de presque tous les produits manufacturés et des denrées alimentaires. En Europe, la situation plus grave qu’aux États-Unis, a logiquement plombé la confiance des consommateurs. Résultat, les chiffres s'alignent aussi à la baisse : -13% pour le montant des ventes en ligne et -17% pour les volumes de commandes.
Et en Belgique ?
Il n’y a pas de miracle. Par rapport au premier trimestre de l'année dernière, les dépenses en ligne des consommateurs belges ont diminué au premier trimestre de cette année. On parle d’une baisse de de 10 %. C’est la plus forte baisse depuis que l’on mesure et compare les dépenses en ligne.
Le deuxième indicateur de cette crise ne serait-il pas le commerce physique ?
Première remarque : le digital résiste mieux que le physique. Selon le Market Monitor de BeCommerce, les achats en ligne sont toujours en hausse, par rapport aux dépenses dans les magasins.
Deuxième remarque: l’examen des logiciels de vente indique que les consommateurs achètent moins d'articles auprès de moins de magasins par rapport à l’année passée. C’est un signal que le comportement des consommateurs est en train de changer poussé par l’inflation et par l’incertitude. Le belge achète moins. Il limite ses dépenses et fait sans doute un arbitrage entre différents produits.
Troisième remarque: de plus en plus de consommateurs belges échelonnent leurs paiements. La formule "Acheter maintenant et payer plus tard" a le vent en poupe.