En ce moment
 
 

Fête d'Halloween: pourquoi aime-t-on jouer avec la peur?

 
 

La fête d'Halloween est l'occasion, pour beaucoup, de faire le plein de frissons. Une sensation complexe mais appréciée par certains, elle est avant tout vitale : "C'est l'émotion que la nature nous a donnée pour nous protéger des dangers. C'est très important d'intégrer la peur comme émotion pour pouvoir fonctionner dans la vie", nous explique Dimitri Haikin, psychologue et directeur de Psy.be.

Comment expliquer la peur ?

C'est une réaction naturelle donc, déclenchée par un système complexe : "Les émotions sont physiologiques, avant d'être psychologiques, donc ça se déclenche d'abord dans notre corps avec une intensité variable selon le type de danger auquel on est confrontés. La peur va activer l'adrénaline, qui va susciter une excitation. Celai va charger le corps d'énergie, pour nous permettre de prendre nos jambes à notre cou et nous sortir du pétrin dans lequel on est enfermés", décrit le psychologue.

Attention seulement à ne pas confondre la peur avec la phobie: "Ce n'est pas la même chose. La peur, c'est une émotion qui survient vraiment quand on l'imagine ou qu'elle est là. Dans la phobie il y a quelque chose de beaucoup plus persistant dans le temps. Cela va devenir très invalidant à partir du moment où elle nous empêche de faire des choses qu'on a envie de faire, parce qu'on imagine qu'on va rencontrer l'objet de sa peur".

Certains ont peur des araignées, d'autres de guêpes ou des souris. Nous avons tous des peur différentes. "On les rencontre en fonction du type de circonstance que l'on rencontre. Elles vont varier depuis l'enfance, jusqu'à l'âge adulte", indique Dimiti Haikin. Des peurs, qui peuvent aussi apparaître à l'âge adulte, "surtout si on a été traumatisé par le passé", précise-t-il.

Pourquoi aime-t-on avoir peur ?

Pourtant, beaucoup sont ceux qui apprécient le sentiment de peur en regardant des films d'horreur ou en visitant les parcs d'attractions. "Dans ce cadre-là, on sait qu'en principe, il ne va pas nous arriver grand-chose parce que c'est circonstanciel", nuance Dimitiri Haikin. "Ça peut être jubilatoire de ressentir la peur dans des circonstances festives", ajoute le psychologue.

Dans certains cas, la peur permet même de se dépasser : "Depuis l'enfance, c'est une émotion qui fait grandir quand on la dépasse. On se met au défi, et on a envie d'aller un pas plus loin quand on a surmonté la peur, c'est quelque chose de dynamique".

À l'inverse, pour certains, la peur peut devenir un problème dans la vie de tous les jours, "à partir du moment ou elle nous empêche de réaliser nos rêves les plus chers". "La terreur, au fond, c'est la peur alliée au sentiment d'impuissance et elle empêche beaucoup d'actions" clarifie le spécialiste.

Il est intéressant alors, de tenter de vaincre ces peurs en essayant de les identifier et de chercher "les moyens de réassurance que l'on pourrait trouver chez soi ou à travers les autres". Il convient d'aller voir un professionnel comme un psychologue. Celui-ci pourrait utiliser la technique du EMDR, qui permet de désensibiliser la peur. Quelques séances suffisent parfois pour y parvenir.


 

Vos commentaires