68% des fermes wallonnes ont disparu en 35 ans. C’est en effet ce qu’il ressort d’un rapport publié par la DH. Les fermes familiales disparaissent au profit de plus grosses exploitations. Jimmy Meo et Patrick Lejuste ont rencontré un agriculteur à Ollignies dans le Hainaut.
Antoine Motte a repris la ferme de ses beaux-parents en 2011. Il a ensuite réalisé plusieurs investissements importants, comme un robot de traite qui lui coûte 100.000 euros. Sa ferme ne lui suffit cependant pas pour s'en sortir sur le plan financier. Il avait un emploi à mi-temps jusqu’en mai dernier. Un emploi qu’il a perdu. "C’est indispensable pour me permettre de payer tous les crédits en cours par rapport à mes investissements et pour nourrir ma famille", explique l’agriculteur à notre journaliste.
Alors, Antoine Motte se pose une question: doit-il continuer son activité? Beaucoup d’agriculteurs ont choisi d’arrêter ces dernières années: 68% des exploitations wallonnes ont disparu en 35 ans. La décision est cependant difficile à prendre. "On a des créances, on doit rembourser des mensualités et des annuités. Dire qu’on veut remettre du jour au lendemain l’entreprise n’est pas pensable", avance-t-il.
Si le nombre de fermes a diminué, la taille moyenne d’une exploitation est nettement supérieure. En 1980, la superficie moyenne était de 20,8 hectares. En 2016, elle est de 56,9 hectares. "Ils ne savent plus continuer", regrette Philippe Duvivier, président de la Fédération unie de groupements d’éleveurs et d’agriculteurs. "Ils arrêtent le lait, ils arrêtent aussi l’élevage. Le gros problème, c’est qu’on sent bien que ces jeunes sont partis pour des cultures industrielles. Est-ce vraiment cela que veut le citoyen wallon?"
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