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Le gouvernement bruxellois se prépare à élargir l'usage du Covid safe ticket dans la capitale où le taux de vaccination demeure trop faible. Un accord de coopération a été entériné en comité de concertation la semaine passée. Il permettra aussi bien à la Région bruxelloise qu'aux autres entités d'introduire la mesure à partir du 1er octobre.
L'obligation du Covid safe ticket à Bruxelles dans des secteurs comme l'Horeca peut poser des problèmes dans la périphérie car des Bruxellois pourraient être tentés de s'y rendre pour ne pas présenter cette forme de passe sanitaire. La Flandre devrait donc soit être en mesure de généraliser elle aussi l'usage du Covid safe ticket, soit l'introduire dans des endroits où le taux de vaccination est trop faible.
Selon quels critères? La décision n'est pas encore prise. Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, le débat est lancé.
L'épidémiologiste Marius Gilbert a expliqué qu'avant sa mise en place, on ne pouvait s'assurer de l'efficacité de ce pass sanitaire. "On a vu que dans certains pays, ça avait eu un rôle dans la stimulation de la vaccination. On espère que ça peut jouer ce rôle-là. Mais la réalité de la réticence vaccinale belge n'est pas forcément identique à l'hésitation vaccinale française. Ce n'est pas évident que ça va marcher. C'est une carte à jouer", a-t-il indiqué.
Selon l'épidémiologiste, l'application de cette mesure présente toutefois un inconvénient majeur: "Elle va accentuer la polarisation de la société et ça, c'est aussi un risque".
Retrouver une certaine liberté
Pour Ridouane Chahid, chef de groupe PS au Parlement bruxellois, ce pass sanitaire peut être un moyen de sortir de la crise. "Personne n'est pour le Covid Safe Ticket. Il n'est pas la solution mais c'est un moyen qui permettra dans un premier temps d'améliorer la vaccination et dans un deuxième temps, qui permettra à ceux qui sont vaccinés de retrouver une certaine liberté, de se réinsérer dans la société car ce qu'on veut avant tout, c'est que chacun puisse retrouver sa vie sociale", estime-t-il.
Selon des chiffres communiqués par Le Soir, en France, l'extension du pass sanitaire a permis de booster la vaccination. Avant son application le 8 août dernier, le taux de personnes vaccinées était de 50%. Aujourd'hui, il est de 62,5%.
Il faut éviter un lockdown
John Pitseys, chef de groupe au Parlement bruxellois (Ecolo), estime que cette décision est difficile à prendre mais devient sans doute nécessaire. "On sait qu'elle va restreindre les libertés de certaines personnes mais l'enjeu est de ne pas refermer la ville, d'éviter que le virus recommence à circuler. Il faut éviter un lockdown. Gouverner c'est prévoir. Il faut passer le cap de la pandémie", a-t-il assuré. Le chef de groupe Ecolo a pris l'exemple du Danemark qui, après avoir imposé un pass sanitaire, a levé les dernières restrictions le 10 septembre dernier.
Pour Alexia Bertrand, députée bruxelloise (MR), il serait "douloureux d'avoir un Covid safe ticket à Bruxelles alors qu'on sait très bien que les gens peuvent aller au restaurant à Wavre ou à Vilvorde". "On peut se poser la question de l'efficacité à un moment. Si c'est pour que ce soit l'horeca ou le commerce bruxellois qui trinque, c'est extrêmement douloureux", indique-t-elle. La députée réclame des objectifs clairs de ce Covid Safe Ticket. "Si c'est une obligation vaccinale déguisée, ça nous pose un problème. Si c'est quelque chose qui a vocation à être ciblé, limité dans le temps, alors c'est envisageable", insiste Alexia Bertrand. "Il ne remplacera pas le travail de fond qu'il faut faire pour convaincre", assure-t-elle.