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Malgré l'actualité liée au coronavirus, les négociations politiques continuent pour tenter de former un gouvernement de plein exercice. Ce mardi, Ecolo et Groen ont rendez-vous avec les préformateurs royaux, donc avec Paul Magnette et Bart De Wever.
C'est assez rare de retrouver, dans une même pièce, à une même table, les co-présidents d'Ecolo et le président de la N-VA. Ça ne s'était plus vu depuis des mois, depuis octobre 2019.
Leur programme reste plutôt incompatible avec celui des nationalistes flamands, c'est vrai, mais plus d'un an après les élections, les verts francophones ont eu le temps de réfléchir.
Plus de veto, plus d'exclusive désormais, ils veulent voir ce qui est sur la table, écouter et rappeler leurs priorités.
Jean-Marc Nollet et Rajae Maouane voient les préformateurs ce matin pour discuter, pas pour négocier. Car si un projet se dégage, ils devront obtenir le feu vert de l'assemblée générale du parti, ce qui n'est pas encore gagné.
C'est le contenu de la note qui motive Ecolo à venir à cette rencontre ?
Le parti vert affirme ne pas en savoir plus que ce qui est dit dans la presse.
Selon le journal Le Soir, la note Magnette - De Wever se compose d'une dizaine de pages. Six chapitres au total, dont un consacré à la crise sanitaire, un deucième à la relance économique. Les 4 autres concernent: les questions sociales et la santé, le climat, les fonctions régaliennes de l'Etat et enfin, des réformes institutionnelles.
La N-VA, qui n'a aucun intérêt à revivre de nouvelles élections, est sans doute prête à se montrer plus ouverte sur certaines questions. L'environnement notamment. Le PS y veillera. En échange, le parti de Bart De Wever espère obtenir plus d'avancées dans le dossier de la réforme de l'Etat.
Ce week-end, Bart De Wever indiquait que plus personne ne voulait du MR. Sait-on pourquoi ?
Il y a la personnalité de Georges-Louis Bouchez qui dérange. Sa communication sur les réseaux sociaux... "Son arrogance", confient certaines sources... La N-VA ne lui fait pas confiance. Il y a aussi les attaques de Sophie Wilmès concernant la gestion de la crise sanitaire à Anvers...
"C'est une façon de mettre la pression sur le MR", explique Régis Dandoy, politologue à l'ULB. Une manière pour la N-VA de dire "On trouvera d'autres partenaires qui afficheront une meilleure volonté à participer à un gouvernement, ou peut-être qui demanderont moins pour participer à un gouvernement". Cependant, "il faut distinguer les négociations en tant que telles, et les postures communicationnelles. On se rend compte qu'il y a certaines inimitiés personnelles, certaines tensions entre partis. En mettant la pression sur certains partis, en leur disant qu'ils ne sont pas indispensables, ça peut faciliter les négociations".
Pour l'instant, avec les 5 formations autour de la table: NVA, PS (+ Emir Kir), CD&V, SPA et cdH, on obtient tout juste 70 sièges au parlement. Avec l'Open VLD, on passerait à 82, et avec Ecolo et Groen, à 103 sièges sur 150.