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Fin des voitures diesel et essence: la Belgique veut une date précise... qui ferait diminuer le prix des voitures électriques

Fin des voitures diesel et essence: la Belgique veut une date précise... qui ferait diminuer le prix des voitures électriques
 
 

Un groupe de 9 pays parmi lesquels la Belgique a signé un "appel" à la Commission européenne, lui demandant de fixer pour toute l'UE des délais précis pour progressivement interdire la vente de nouvelles voitures à moteur diesel ou essence. L'adoption d'un calendrier clair pousserait tous les constructeurs à sortir des solutions alternatives, ce qui ferait baisser le prix des voitures électriques.

La Belgique veut être "leader" dans le changement vers un transport routier plus durable, et est ici à l'initiative, avec le Danemark et les Pays-Bas, communiquent mercredi la ministre de l'Energie Tinne Van der Straeten et le ministre de la Mobilité Georges Gilkinet. Les deux ministres, issus des rangs écologistes, ont signé le document au nom du gouvernement belge. L'Autriche, l'Irlande, la Grèce, la Lituanie, le Luxembourg et Malte soutiennent également cet appel, précisent-ils.

Les voitures hybrides et électriques gagnent de plus en plus de terrain sur le marché européen des ventes de véhicules neufs. Mais il manque encore une date contraignante à laquelle il serait interdit de vendre un véhicule personnel neuf reposant uniquement sur un moteur à diesel ou essence. Il faut fixer une telle date au niveau européen, imposer sans attendre des normes plus strictes aux constructeurs, en matière d'émissions de CO2, et accélérer la multiplication des bornes de recharge nécessaires aux voitures électriques, estiment les signataires.

Bon pour notre portefeuille

"Donner un cap clair au niveau européen permettra aux constructeurs concernés d'innover en faveur de voitures 'zéro émission' à coût abordable", explique le ministre Georges Gilkinet. Au-delà de l'impact en faveur du climat et de la qualité de l'air, une telle contrainte devrait en effet avoir pour effet d'abaisser le prix d'achat des véhicules électriques, "un des obstacles majeurs actuels" à leur percée, souligne Tinne Van der Straeten. Il y aurait un incitant clair à investir dans la recherche et le développement, et une stimulation bienvenue de la concurrence sur ce marché, appuient les ministres. Pour éviter une distorsion de concurrence à l'intérieur de l'UE, il est par ailleurs nécessaire d'agir à cette échelle.

Greenpeace demande à la Belgique de ne pas attendre l'Europe

L'organisation environnementale Greenpeace s'est félicitée mercredi de l'appel lancé à la Commission européenne par la Belgique et huit autres pays. L'ONG demande au gouvernement fédéral de ne pas attendre l'Union européenne et de déjà fixer une date, tout en œuvrant en faveur d'une mobilité durable pour tous.

"Nous applaudissons le fait que notre pays lance cet appel à l'Europe pour demander la fin des voitures fossiles. Pour adapter notre mobilité au défi de la crise climatique, une sortie rapide de la voiture à moteur thermique est inévitable. Des études montrent que leur vente devrait être éliminée progressivement d'ici 2028", souligne Elodie Mertz, experte Mobilité de Greenpeace.

"Nous demandons instamment au gouvernement fédéral de ne pas attendre l'Europe et d'annoncer lui-même une date", souligne l'ONG. "Dans le même temps, nous devons œuvrer en faveur d'une mobilité durable pour tous les citoyens. Les gouvernements doivent investir dans des alternatives abordables, confortables et efficaces à la voiture et les voitures électriques doivent devenir accessibles, par exemple via des systèmes de partage", conclut Elodie Mertz.

2030 en Grande-Bretagne, 2035 au Japon, ...

L'ONG indique que de nombreux autres pays ont déjà fixé une date limite pour la vente de voitures à moteur thermique, apportant ainsi la clarté aux consommateurs. Parmi ces États, le Danemark, l'Islande, l'Irlande, la Slovénie et la Suède, notamment, se sont engagés à mettre fin aux ventes de nouveaux véhicules passagers à moteur thermique à l'horizon 2030, selon une étude de l'International Council on Clean Transportation.

Le Japon serait déjà en discussion pour interdire la vente de véhicules neufs à essence ou diesel dans une quinzaine d'années, dans le cadre de ses efforts pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 (objectif que poursuit également l'UE). La Californie a déjà franchi le pas, où une telle interdiction est prévue pour 2035. Londres a récemment fait des annonces similaires, avançant à 2030 son objectif de cesser la vente de voitures et utilitaires essence ou diesel.

 


 

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