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Le quotidien a interviewé plusieurs dizaines de livreurs à vélo dans les rues de la capitale ces dernières semaines, tous des jeunes hommes entre 18 et 30 ans, qui viennent généralement d'Afrique du Nord et de l'Ouest, mais aussi d'Amérique du Sud, du Pakistan, de Syrie et d'Afghanistan.
Ils ne parlent pas toujours français, néerlandais, anglais ou espagnol. Une bonne moitié de ceux interrogés confient "ne pas avoir de papiers" et utiliser un "faux" compte Uber Eats ou Deliveroo pour subvenir à leurs besoins.
Selon Nada Ladraa, animatrice pour le Mouvement ouvrier chrétien, qui est à l'origine du mouvement bruxellois "Coursiers en lutte", "les livreurs sans papiers composent aujourd'hui la majorité de la main-d'œuvre des plateformes à Bruxelles".
Pour la chercheuse, "l'aggravation des conditions de travail et tarifaires est à l'origine du basculement opéré il y a environ deux ans, renforcé par l'épidémie de Covid: plus grand monde ne veut faire ce job, restent ceux qui n'ont pas d'autres options".
Le statut 'P2P' ou celui de l'économie collaborative entré en vigueur en 2018 a facilité le développement du travail illégal sur les plateformes, reconnait le cabinet du ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne (PS).
Le ministre prévoit une révision de cette loi d'ici à la fin de l'année et a organisé à cet effet une consultation populaire en ligne.