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Les dix magasins Carrefour qui n'avaient pas ouvert leur portes vendredi matin sont en train de le faire, indiquait en fin de matinée le syndicat CNE. Les travailleurs restent mécontents des propositions de la direction, mais tiennent à assurer un service aux clients pendant la crise sanitaire liée au Covid-19. "Une partie des travailleurs reste en grève aujourd'hui, mais les magasins rouvrent", précise Manuel Gonzalez Luque, permanent national CNE. "Le personnel est à bout, mais reste debout pour ses clients", déclare la secrétaire nationale de la CNE commerce, Delphine Latawiec. "La proposition sur la table est importante et nous en avons conscience, mais les travailleurs veulent aller plus loin. Des enseignes concurrentes l'ont fait", ajoute-t-elle.
La direction propose d'augmenter la valeur des chèques-repas jusqu'au mois de novembre. Les travailleurs souhaitent quant à eux prolonger la mesure jusqu'à la fin de l'année, voire au-delà. Les chèques ont été augmenté pour atteindre la valeur maximale de 8 euros, au lieu de 4,45 euros en temps normal.
Les mesures de sécurité pour faire respecter la distanciation sociale continuent d'inquiéter, ajoute le syndicat chrétien. Les travailleurs bénéficieront également de cinq jours de congés supplémentaires, comme cela avait été décidé au début des discussions dans le secteur. Ce matin, les magasins Carrefour de Gosselies, Berchem, Etterbeek (deux Carrefour market), Drogenbos, Ans, Auderghem, Bierges, Crainhem et Evere avaient gardé leurs portes closes un certain temps
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"Cadeau empoisonné"
"On a fait un piquet de grève au Carrefour de Kraainem depuis la réunion de ce matin qui n'a pas été fructueuse", nous avait indiqué un employé du groupe via notre bouton orange Alertez-nous. Une vingtaine d'employés bloquaient ainsi l'entrée du magasin espérant que leurs revendications soient entendues. "Après la réunion du groupe, il y a eu une réunion syndicale pour demander des droits alignés sur ceux des autres. En France, ils leur ont donné 1.000 euros en plus. Nous, on nous propose 5 jours de congés et 3,55 euros supplémentaires sur le chèque repas mais ce n'est pas déductible d'impôt. C'est un cadeau empoisonné qu'on nous fait", poursuivait notre alerteur.
En plus de ces compensations pour le travail fourni en cette période délicate, les employés particulièrement exposés demandent à être mieux protégés : "On nous a donné des masques mais pas du tout conformes. On aimerait avoir des masques plus sécurisés et plus d'organisation de distanciation avec les clients".
En début de semaine, un mouvement similaire s'était produit chez Delhaize, le personnel mécontent de quelques supermarchés arrêtant le travail. Finalement, un accord satisfaisant tous les travailleurs avait pu être trouvé entre syndicats et la direction.