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Une ascension de tous les dangers qu’il a bouclée en trois heures. Les chutes du Niagara sont les plus puissantes d’Amérique du Nord, 150.000 tonnes d’eau les dévalent à 100 km/h chaque minute.
Situées à la frontière entre les Etats-Unis et le Canada, les chutes du Niagara sont visitées par près de 20 millions de touristes par an. Elles sont aussi les chutes d’eau les plus puissantes d’Amérique du Nord. Une force de la nature, que de nombreux casse-cous ont essayé de descendre tant bien que mal. Mais cette fois, Will Gadd s’est lancé le défi d’escalader le courant, partiellement immobilisé par le gel.
Même si l’hiver a gelé une partie des chutes du Niagara, escalader une telle surface reste extrêmement dangereux. "La glace est formée de couches", explique Will, "ce qui veut dire qu’il y a une couche de glace, puis une couche de neige qui comporte beaucoup d’air, et une autre couche de glace. C’est instable, assurément".
Conscient des risques, l’aventurier a méticuleusement préparé sa montée. La veille, il est descendu le long de la ligne choisie pour enlever les morceaux de glace qui auraient pu tomber durant son ascension. "J’enlevais des morceaux de la taille d’une petite voiture", explique Will Gadd.
Le jour-j, Will s’est dirigé vers la partie américaine des chutes, près de ce qui est appelé "Terrapin Point". Equipé de haches à glace et d’un prototype spécial de crampons, il a débuté son ascension de 45 mètres. Pour éviter de laisser du matériel accroché, et pour ne pas polluer ce joyau de la nature, l’escaladeur a remplacé ses pitons traditionnels par des protections naturelles.
Avec un mental d’acier, l’homme s’est lancé pour accomplir son projet fou. Malgré le calme apparent, les 150.000 tonnes d’eau qui dévalent chaque minute les chutes à 100 km/h rappellent à Will le danger qu’il encoure. "Le débit extraordinaire fait trembler le sol constamment, et rend les rebords et les murs de glace très instables et imprévisibles", explique Will. "C’est un défi de tous les instants pour ne serait-ce que rester accroché à la paroi, sans même parler de la grimper", ajoute-t-il.
Après trois heures d’escalade, après avoir lutté contre le froid et l’eau qui le martelait, Will est enfin arrivé au sommet, exténué. Fier d’avoir réalisé ce défi insensé, Will n’était pour autant pas convaincu d’avoir gagné le bras de fer avec les chutes. "Cette escalade m’a vaincu. J’ai peut-être atteint le sommet, mais le Niagara a gagné la guerre. À la fin de la journée, j’étais en état d’hypothermie. La chute m’a fait plus de mal que le contraire !", explique-t-il. Victoire ou non, Will a réalisé une escalade historique sur les chutes les plus connues de la planète.