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Sous tutelle depuis 2008 à la suite de troubles psychologiques, la chanteuse Britney Spears va mercredi prendre la parole devant le tribunal de Los Angeles et devrait s'exprimer sur les dispositions de cet accord judiciaire qui la prive d'une grande part de son autonomie, aussi bien financière que dans ses choix personnels.
La star, comme les autres protagonistes du dossier, ne devrait pas physiquement être présente et s'exprimera via une liaison internet lors d'une intervention qui pourrait se dérouler à huis clos.
"Britney veut s'adresser au tribunal directement", avait lancé lors d'une précédente audience Samuel Ingham, l'avocat commis d'office de Britney Spears.
Aucune précision n'a été communiquée sur les points que la chanteuse de 39 ans souhaite évoquer devant la justice mais il s'agit vraisemblablement des termes, très stricts, de l'accord judiciaire sous lequel elle vit depuis 2008, après une descente aux enfers très médiatisée à l'époque.
Comparable à un régime de tutelle, cet accord stipule que les décisions concernant la chanteuse sont prises notamment par son père, Jamie Spears, avec lequel elle entretient de longue date des relations difficiles.
Ces dispositions ont été vivement contestées ces dernières années et l'avocat de Britney Spears a récemment demandé au tribunal de remplacer Jamie Spears par la tutrice professionnelle, qui co-gère actuellement son cas avec son père.
Samuel Ingham a déjà affirmé que la chanteuse avait "peur de son père" et Britney Spears pourrait vouloir formuler mercredi de vive voix ses craintes et ses demandes devant la juge Brenda Penny.
"Moyen de contrôle oppressant"
Bien qu'occasionnellement présente sur les réseaux sociaux pour garder le contact avec ses fans, la star s'est pour l'instant abstenue d'aborder en public sa tutelle ou ses relations difficiles avec son père.
Selon des documents judiciaires cités par le New York Times, Britney Spears a toutefois exprimé à plusieurs reprises une nette opposition aux conditions de son régime de tutelle, les jugeant très excessives.
"Elle a déclaré qu'elle avait le sentiment que la tutelle était devenue un moyen de contrôle oppressant à son encontre", écrit dans un rapport daté de 2016 un enquêteur judiciaire chargé du dossier. Le régime sous lequel elle a été placée avait "trop de contrôle" sur elle, "beaucoup, beaucoup trop".
Selon le rapport cité par le quotidien, Britney Spears a informé l'enquêteur qu'elle souhaitait faire cesser ce régime de tutelle aussi vite que possible. "Elle en a +marre qu'on profite d'elle+ et dit que c'est elle qui travaille et rapporte de l'argent mais qu'elle paye pour tout le monde autour d'elle", poursuit le document.
Le New York Times assure par exemple qu'en vertu de cette tutelle, la chanteuse doit payer non seulement ses propres frais d'avocat mais aussi ceux, assez considérables, des tuteurs qui contestent ses demandes devant le tribunal.
Toute cette polémique n'a fait que raviver la campagne #FreeBritney (#LibérezBritney en français) orchestrée dans la rue et sur les réseaux sociaux par certains fans, persuadés que la chanteuse est maintenue contre son gré sous tutelle et qu'elle envoie des appels à l'aide codés sur son compte Instagram.
L'intérêt pour la saga judiciaire et psychiatrique de Britney Spears a été relancé récemment par la diffusion d'un documentaire, "Framing Britney Spears", qui explore la dégradation de la santé mentale de la star et son traitement médiatique, parfois cruel.
Au cours de sa longue période de dépression qui a suivi sa demande de divorce avec Kevin Federline en 2006, et à la perte de la garde de ses enfants en 2007, on a notamment pu voir Britney Spears pieds nus à une station-service ou se rasant le crâne.
Sa mise sous tutelle n'a pas empêché l'artiste de rester active professionnellement: elle a sorti trois albums et a assuré une série de spectacles en résidence à Las Vegas, effectuant par ailleurs quelques apparitions dans des shows télévisés.
En janvier 2019, elle a toutefois annoncé qu'elle suspendait jusqu'à nouvel ordre ses activités artistiques.