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Carré Otis, ancienne top-modèle pour Guess, porte plainte pour viol contre l'ancien directeur européen de l'agence Elite

"Rejoignez-nous!" L'ex-mannequin Carre Otis a lancé mardi à Paris un appel à victimes contre l'ancien patron d'Elite Europe Gérald Marie qu'elle et une quinzaine d'autres femmes accusent de "viols", des faits susceptibles d'être prescrits.


Carre Otis a été entendue mardi matin par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs dans l'enquête préliminaire ouverte en septembre 2020 après une plainte d'une ex-journaliste de la BBC Lisa Brinkworth visant M. Marie pour "viols" et "agressions sexuelles", notamment sur mineurs.

Visiblement émue, elle s'est exprimée dans l'après-midi lors d'une conférence de presse aux côtés de cinq autres mannequins qui formulent les mêmes accusations et se rencontraient pour la première fois: Ebba Karlsson, Shawna Lee, Lesa Amoore, Jill Dodd et Emily Mott.

Deux autres (EJ Moran et Laurie Marsden) suivaient en ligne, de l'étranger, la conférence de presse. "Etre ici en France et témoigner auprès de la police française est si significatif pour moi. Il est l'heure que cet homme rende des comptes pour ses crimes", a lancé Carre Otis.

Dans un signalement à la justice française, l'ex-mannequin avait dénoncé "d'innombrables viols" perpétrés par Gérald Marie à partir d'avril 1986, alors qu'elle était mannequin pour l'agence Elite et âgée de 17 ans.

"J'étais jeune, seule et dans un pays étranger, avec ni famille ni réseau pour me soutenir. Je dépendais de M. Marie pour ma nourriture, mon logement et mon travail. Je savais que j'avais à supporter ces abus pour pouvoir continuer à travailler. J'ai été profondément traumatisée", a dit Carre Otis en larmes.

A ce stade, une quinzaine de femmes ont pris la parole publiquement ou se sont signalées aux enquêteurs de la BPM.

Toutes ces accusations reposent sur des faits susceptibles d'être prescrits aux yeux de la justice française, rendant peu probable un éventuel procès.

"On espère attirer des victimes plus récentes, ne serait-ce qu'une victime", pour pouvoir déclencher des poursuites, a indiqué l'avocate de plusieurs d'entre elles, Me Anne-Claire Lejeune.
D'après elle, "plusieurs témoins, et notamment anciens dirigeants d'Elite, ont été entendus et ont corroboré les faits décrits par les victimes".

Sollicitée par l'AFP, Me Céline Bekerman, l'avocate de Gérald Marie, a indiqué que son client "dément avec consternation ces allégations mensongères et diffamatoires".

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