Accueil People

Daniel Auteuil devient chanteur: à 71 ans, il sort son premier album

A 71 ans, l'acteur Daniel Auteuil sort un premier album réussi, l'occasion de le faire parler musique pour l'AFP: son "amour" pour Adamo ou Eddy De Pretto, et comment il s'est "pris au jeu".

"De Pretto, j'adore ce mec"

Premier souvenir musical ? Dans son couffin, en coulisses, Auteuil entend ses parents, chanteurs lyriques. "A quatre ans, je me souviens d'être le fils de +Madame Butterfly+", personnage d'opéra joué par sa mère, raconte-t-il. A la maison, à Avignon, on écoute à la radio Luis Mariano, "ma mère était folle de lui", Bourvil (aussi chanteur), Annie Cordy, les Compagnons de la chanson, ou encore "le jeune Charles Aznavour, dont les gens disent +avec sa voix éraillée, il n'ira pas loin+ (rires)".

Les premiers 33 tours achetés sont ceux de Johnny, Claude François et Nougaro. "Un mec me fait beaucoup penser à Nougaro, c'est (Eddy) De Pretto, qui fait vaciller les choses, j'adore ce mec".

"Adamo, je l'aime par frustration"

"Je suis fou d'Adamo, je l'aime par frustration (rires): il est passé à Avignon quand j'étais jeune, j'étais sorti les deux soirs d'avant, et ce soir-là mes grands-parents qui me gardaient m'ont empêché de sortir, mais je l'ai entendu par la fenêtre ouverte". "Il est venu me voir aux Francofolies (où Auteuil chantait mi-juillet), on se connaît un peu, je lui ai dit que je l'aimais il y a déjà longtemps, tout va bien (rires)".

La première claque en tant que spectateur en concert "c'est Reggiani, en première partie de Barbara". Il l'admet, ça tient au fait qu'"il soit aussi acteur et que je voulais faire acteur à cette époque". Il reprend d'ailleurs du Reggiani aujourd'hui sur scène.

"Inconscience totale" pour se lancer

La genèse de "Si vous m'aviez connu", disque qui sort ce vendredi, repose sur deux évènements. Tout d'abord, la découverte d'un petit mot que sa mère lui a laissé dans un recueil de poèmes de Paul-Jean Toulet. Il l'a mis en musique, comme d'autres auteurs connus aux côtés de textes à lui. Et puis il a rencontré Gaëtan Roussel, leader de Louise Attaque, à qui il a demandé des arrangements "dans l'air du temps". "Quand je chante Voltaire, on a l'impression que ça été écrit la veille (rires)".

"Je suis d'une inconscience totale, si j'avais eu un minimum de connaissances musicales, j'aurais su que mettre en musique des poèmes de Toulet, c'est impossible, ce n'est pas carré, pas le bon nombre de pieds (rires), mais il y avait une envie irrépressible".

"Vous emmerdez pas avec les arpèges !"

Avant de rencontrer Roussel, Auteuil s'est donc mis à composer seul dans des les loges au théâtre, dans les caravanes sur les tournages de film, à la guitare. Instrument entré dans sa vie "il y a quatre ans" seulement. "J'avais acheté une guitare à mon fils qui est gaucher comme moi, puis il a arrêté. Moi j'ai pris des cours avec un prof génial". "Et, comme ce chirurgien qui m'avait dit +pas la peine à votre âge+ quand je voulais me faire opérer du genou, ce prof de musique m'a dit +vous emmerdez pas avec les arpèges ! Amusez-vous à composer !+". "Je me disais, +mais je connais trois accords seulement...+, et puis je décortique les chansons des autres et je me dis +ah c'est tout, il n'y parfois que deux accords+. C'est parti comme ça".

"Je commence à me faire confiance".

"Je me suis pris au jeu, je commence à me faire confiance (comme auteur-interprète). Au bout d'un moment, c'est pareil que quand on fait l'acteur: au début on va voir les rushes pendant le tournage, puis après on s'en fout, on sent quand c'est fluide". Evidemment, avec humour, il se demande parfois si les salles "ne sont pas remplies avec des gens subventionnés pour faire plaisir au vieil acteur que je suis (rires)". Les rappels du public, ravi aux Francos, peuvent le rassurer.

À lire aussi

Sélectionné pour vous

"Je me sens en accord avec mes convictions": comme Stéphane, de nombreux Belges font le choix de se débaptiser après les déclarations du pape

Il y a près de cinq semaines, la Belgique accueillait le pape. Le Souverain Pontife avait suscité la polémique chez nous avec ses propos sur l’avortement et le statut des femmes. Conséquence: aujourd’hui, plusieurs centaines de Belges souhaitent se faire débaptiser. Pourquoi prendre une telle décision ? Que représente la démarche aux yeux de l’Église ?  Société