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Le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg a bravé vendredi un épais brouillard polluant pour une séance de jogging sans masque de protection dans le centre de Pékin.
Mark Zuckerberg se trouve en Chine pour s'efforcer d'obtenir un accès plus large au gigantesque marché chinois, où le réseau social reste interdit.
Sur une photo postée sur son compte Facebook, on voit M. Zuckerberg courir en tête d'un petit groupe place Tian'anmen, longeant l'entrée de la Cité interdite surmontée de l'emblématique portrait de Mao Tsé-toung, l'arrière-plan étant plongé dans un smog grisâtre.
"Cela fait du bien d'être de retour à Pékin! J'entame ma visite par un jogging place Tian'anmen, depuis la Cité interdite jusqu'au Temple du ciel", a précisé le patron de Facebook, que l'on voit courir le sourire aux lèvres mais sans masque respiratoire en dépit du pic de pollution.
Pourtant, la concentration de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5), dangereuses car elle pénètrent profondément dans les poumons, dépassait vendredi matin à Pékin les 300 microgrammes/m3, selon les chiffres de l'ambassade américaine. Soit 12 fois le niveau maximal d'exposition recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). A ce degré de nocivité, les experts conseillent de limiter toute activité en extérieur.
Le patron du réseau social doit participer dans les prochains jours dans la capitale chinoise à un prestigieux forum économique, où seront présents des patrons de mastodontes de l'internet local et de hauts responsables du régime communiste.
L'occasion pour Mark Zuckerberg de poursuivre ses efforts de séduction, après plusieurs apparitions dans des universités chinoises où ses discours dans un mandarin incertain ont fait sensation.
Si Facebook est bloqué depuis des années sur l'internet chinois --soumis à une censure impitoyable--, la firme californienne a réussi à développer ses activités commerciales dans le pays, concluant des contrats avec des entreprises, villes et gouvernements locaux.
Le cliché de l'Américain joggant place Tian'anmen a été raillé par les internautes chinois: "Faute de voir son réseau social, on le voit en personne", ironisait l'un d'eux.
Et certains usagers de Facebook faisaient part de leur indignation: "Les pavés où tu cours sont couverts du sang des étudiants qui luttaient pour la démocratie", réagissait l'un d'eux, en référence à l'écrasement des manifestations prodémocratiques en 1989.
La déférence dont fait preuve Mark Zuckerberg à l'égard des dirigeants chinois avait déjà été épinglée en 2014 lorsque Lu Wei, chef de l'autorité chinoise de régulation du web, avait visité les bureaux de Facebook en Californie.
Pour l'occasion, le jeune entrepreneur avait laissé en évidence sur son bureau... un épais recueil de discours du président Xi Jinping, et devant la surprise amusée de son visiteur, il avait assuré en avoir recommandé la lecture à ses collègues.