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Désormais, les arnaques reçues via nos boîtes mails sont variées et de plus en plus pernicieuses. Malheureusement, il arrive que certaines personnes se fassent avoir en envoyant de l’argent ou leurs données bancaires à des personnes malveillantes cachées sous une fausse identité parfois crédible. Parfois, les escrocs n'hésitent pas à prendre les traits de la Police fédérale. C'est ce que Vincent a vécu, mais heureusement, certains indices lui ont permis de ne pas tomber dans le panneau.
Qui peut dire qu’il n’a jamais reçu de spams, courriers indésirables ou arnaques dans sa boîte email ? Vincent a tout de suite flairé l’arnaque lorsqu’il a reçu un email de la police Fédérale qui lui était adressé. Plusieurs indices lui ont donné la puce à l’oreille et il nous a contactés via
"L’étonnement et l’inquiétude ont duré quelques secondes"
"J’ai reçu un email venant, soi-disant, de la police fédérale, pour une infraction de roulage", dit-il. "Hors, il est clair que ce mail était une arnaque", poursuit-il. Quels étaient les indices de la tentative d'arnaque? "Aucune information sur mon véhicule - marque, modèle, couleur, plaque d'immatriculation- ne figurait dans le mail. Il n’y avait aucune description du lieu de l’infraction, aucune information sur l'agent verbalisant et le montant réclamé était ridiculement bas pour l'infraction citée ! De plus, mon véhicule est un leasing et donc il n'est pas à mon nom!", détaille-t-il.
Vincent n’a donc pas été dupe. "L’étonnement et l’inquiétude ont duré quelques secondes", se souvient-il. "Quand j’ai lu que le payement devait être effectué en bitcoin, j’étais définitivement certain que c’était du n’importe quoi !"
Sensibiliser la population faute de pouvoir attraper les escrocs
Du côté de la police fédérale, on est conscient du problème. Malheureusement, il est difficile d’attraper les escrocs. Par prévention, de nombreux messages sont diffusés afin de sensibiliser la population. "Nous faisons circuler régulièrement des avis sur Twitter et sur Facebook mais aussi sur
Ce genre d’arnaques ne date pas d'hier "La police est au courant, cela fait un an qu’on reçoit plusieurs messages de personnes qui ont reçu ce genre de mails", explique le commissaire.
La cybercriminalité est un véritable problème aujourd’hui. Olivier Bogaert est spécialiste des nouvelles technologies et des risques criminels qui y sont liés. Ce n’est évidemment pas la première fois qu’il est confronté à ce genre de faux mails provenant soi-disant de ses propres rangs.
Vague de PV en néerlandais après les vacances de Pâques à la côte
Les malfaiteurs ont plus d’un tour dans leur sac. Ces derniers temps, le spécialiste nous explique qu’ils ont tendance à s’appuyer sur les événements en cours. "L’envoi de ces mails fonctionne souvent par vague. Après les vacances de Pâques par exemple, il y en a eu une. Beaucoup de monde a fait un trajet jusqu’à la mer... Du coup, recevoir un PV en néerlandais était crédible pour bien des personnes."
Dernièrement, les escrocs ont même surfé sur la vague de l’engouement pour notre équipe de foot nationale. "Lors des matchs des Diables, beaucoup de gens se déplaçaient. Certains avaient peut être bu et ont pu se dire en recevant le faux PV 'Oulala, j’avais un verre dans le nez, c’est possible que j’aie roulé trop vite.'"
Pour Vincent, notre alerteur, le coup n’a pas fonctionné. "A la date de la soi-disant fraude, j’étais à l’étranger !", raconte-t-il.
"Des structures criminelles très organisées"
Mais qui se cache derrière ces mails aux couleurs de la police fédérale ? A qui envoie-t-on l’argent de ce soi-disant PV?
Ce genre de filières sont difficiles à démanteler et se trouvent très souvent à l’étranger, selon Olivier Bogaert. Le spécialiste n’a aucune certitude mais certains indices lui permettent d’émettre des hypothèses. "Je n’ai pas envie de parler de "mafias", mais dans ces cas-ci, on a probablement affaire à des structures criminelles très organisées".
"On est clairement dans les pays de l’est", avance le spécialiste. "Plusieurs enquêtes sont remontées jusqu’en Russie... Mais ça ne veut pas encore dire que les criminels sont russes ! Des connections peuvent aussi exister avec le Pakistan, un pays très développé au niveau des technologies informatiques."
Olivier Bogaert recense en moyenne quatre ou cinq appels par semaine pour ce genre de problèmes. Un chiffre déjà élevé qui pour lui, est loin de représenter la réalité. "Ces quatre-cinq appels, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, qui est très très très profond !", analyse-t-il. Les escrocs ne s’attaquent pas qu’aux citoyens isolés. "Pour un indépendant, pour une entreprise, il est très rare d’avouer s’être fait avoir par un mail. Ils sont peu à se faire connaitre. L’image que nous avons des victimes est donc très tronquée."
"Cette fois, c’était quand même un mail de la police !"
Vincent, notre alerteur, a travaillé dans l’informatique et reste assez prudent. "Je n’ai jamais été victime de ce genre de pratique. Ce qui ne me semble pas être vrai ou qui ne me semble pas vraiment destiné, je ne l’ouvre pas... Mais là c’était quand même un mail de la police !", souligne-t-il. Vincent a donc ouvert l’email, un acte qui est déjà déconseillé. "Il y a quelques mois, presque un an déjà, on vous disait que vous étiez redevables d’une amende et en ouvrant le mail, un logiciel cryptait toutes vos données et bloquait votre ordinateur", explique Olivier Bogaert.
"Les amendes sont toujours envoyées par la poste!"
Les arnaques sont nombreuses et de plus en plus variées. Le mode de paiement, le flou sur les informations concernant votre voiture, le manque de détails dans la description de l'infraction ou encore l'adresse mail d'origine devraient vous alerter.
Mais avant tout cela, dans le cas d’un message venant de la police fédérale comme celui que Vincent a reçu, un seul indice très simple vous permettra de ne pas vous faire avoir: "Les amendes ne sont jamais envoyées par e-mail, mais toujours par la poste !", soulignent le spécialiste Olivier Bogaert, de même que le commissaire Jonniaux. "La police n’utilisera jamais le mail pour vous demander de régler le payement d’une infraction", insiste Olivier Bogaert. "Encore aujourd'hui, il faut toujours payer ses PV par virement !"
Vous voilà prévenus. Si vous recevez un email de la police fédérale vous demandant de payer un certain montant, vous savez désormais que vous n'avez qu'une seule chose à faire: le supprimer!
Si par malheur, vous êtes victime de cette escroquerie, vos chances de récupérer votre argent son minces, mais signalez vous toujours à la police. "Malheureusement, s’il est trop tard et que la victime a envoyé son argent, il sera difficile de revenir en arrière", souligne le commissaire Jonniaux. "Mais même si le mal est fait, il est important de signaler l’escroquerie à la police. Les victimes doivent déposer plainte!"