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Des incidents sont survenus ce samedi après-midi à Bruxelles en marge d'une manifestation contre l'esclavagisme. La police anti-émeute est intervenue. Des magasins ont subi des dégradations. La police a procédé à 16 arrestations judiciaires et 55 arrestations administratives. Le calme est revenu entre 19h et 20h. Un policier a été blessé à la tête.
De nombreux témoins ont appuyé sur notre bouton orange Alertez-nous pour signaler un important déploiement de police à Bruxelles dans le quartier Louise. "On était à l'Inno quand on nous a signalé qu'une bande de jeunes avait pris les rues d'assaut. On a vu plusieurs fourgons de police, un hélicoptère et par la suite une auto-pompe arriver", nous a indiqué Nadia vers 16h30. "Hélicoptère, voiture de police, tout est bouclé, plus rien ne bouge dans le centre de Bruxelles au niveau du palais de Justice et de l'avenue Louise", a décrit Charlotte.
"Une manif était en cours et puis il y a eu des mouvements de panique. Nous sommes dans un café et des gens paniqués sont rentrés se réfugier", nous a écrit un autre témoin vers 16h45, partageant une photo:
Contactée par nos soins, la police confirme avoir déployé des agents anti-émeutes. "Une auto-pompe et un hélicoptère ont également été envoyés sur place", a précisé Ilse Van De Keere, porte-parole de la police de Bruxelles Capitale Ixelles, vers 16h45.
Selon la police, une trentaine de jeunes qui accompagnaient une manifestation, ou qui l'ont infiltrée, ont pris pour cible des magasins. Un rassemblement était effectivement prévu ce samedi à 14h place Poelaert, pour s'opposer à l'esclavage dont sont notamment victimes des migrants africains en Libye. Si la plupart des manifestants sont restés pacifiques, certains se sont mêlés au groupe pour casser. "Ils ont dégradé plusieurs commerces. Nous avons déjà interpellé une douzaine de suspects", a indiqué Ilse Van De Keere. Vers 20h45, nous avons finalement appris que la police avait procédé à 16 arrestations judiciaires et 55 arrestations administratives, selon le parquet de Bruxelles. Un policier a été blessé à la tête durant l'intervention. Il a été emmené à l'hôpital et placé en observation.
19h15: la situation semble se calmer
Nos journalistes envoyés sur place précisent ne pas avoir vu de vitrine brisée jusqu'à présent du côté de la place Louise. Les dégâts se situent principalement à l'intérieur de certains magasins. Un véhicule de police a aussi été endommagé. Face aux casseurs, plusieurs enseignes ont décidé de fermer leurs devantures et de confiner les clients à l'intérieur.
Vers 17h, les casseurs ont pris la direction de la porte de Namur. Ils y sont restés une petite heure. Les fauteurs de trouble sont ensuite revenus vers la place Louise aux alentours de 18h. À 19h15, la situation semblait se calmer. "Il y a encore beaucoup de policiers, mais la tension est descendue", a décrit notre reporter.
Le monde politique réagit avec fermeté
Plusieurs élus ont réagi samedi aux incidents.
Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close (PS) évoque sur Twitter un "comportement inacceptable d'une trentaine d'individus qui ont sali la manifestation contre l'esclavagisme." Celui-ci s'est entretenu avec le ministre-président Rudi Vervoort (PS) qui se dit "très en colère et intransigeant face à ces fauteurs de troubles".
Tous deux ont reçu un compte rendu de la situation par la zone de Police de Bruxelles Capitale-Ixelles qui a effectué 70 arrestations dont une quinzaine d'arrestations judiciaires. Le sujet sera abordé mardi lors du Conseil Régional de Sécurité (CORES) qui a été convoqué et réunira les autorités administratives et judiciaires de la Région ainsi que les 6 chefs de corps et les différents responsables des services de sécurité.
"Tolérance zéro"
Pour le ministre de l'Intérieur Jan Jambon (N-VA), "des fauteurs de troubles se comportent une fois de plus de manière inacceptable. La tolérance zéro est d'application contre ces jeunes qui détruisent la propriété d'autrui."
Le terme "tolérance zéro" est également utilisé par Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères et président de la régionale de Bruxelles du MR. "Les Bruxellois en ont assez des violences de quelques-uns qui saccagent des commerces, détruisent des biens. Ils nuisent à l'image de notre ville, de notre région. Nous devons toutes et tous réagir (tolérance zéro, citoyenneté, prévention, éducation, cohésion sociale)."
Demande de modification de la loi sur la protection de la jeunesse
Le député bruxellois MR Alain Destexhe a pour sa part appelé dans un communiqué à une modification de la loi sur la protection de la jeunesse, supposant que des mineurs font partie des personnes arrêtées samedi.
Même ton ferme pour le président du Parlement bruxellois Charles Picqué (PS) dans une réaction envoyée à Belga: "j'espère que la Justice prendra la juste mesure de ces troubles causés souvent par des multirécidivistes qui méritent une peine exemplaire." "Fermeté attendue de la justice", indique également le président de DéFI Olivier Maingain . Au total, les forces de l'ordre ont procédé à 16 arrestations judiciaires et 55 arrestations administratives, selon le parquet de Bruxelles.
La police à la recherche d'images
La police de Bruxelles-Capitale/Ixelles est à la recherche d'images en rapport avec les incidents survenus samedi dans la capitale en vue d'identifier les auteurs des faits, annonce-t-elle dimanche sur son compte Twitter.
Des violences ont éclaté vers 16h00 à l'issue de la manifestation contre l'esclavage de migrants en Libye qui se tenait sur la place Poelaert toute proche. Des commerces et un véhicule de police ont été endommagés par des manifestants. Après l'arrivée de renforts de la police fédérale, la tension s'est déplacée vers la Porte de Namur. "Toutes les images concernant les incidents du 25 novembre #PortedeNamur peuvent être transférées via l'adresse suivante zpz.polbru.info@police.belgium.eu au task force judiciaire afin d'identifier plus d'auteurs", indique la police de Bruxelles-Capitale/Ixelles sur Twitter.