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Les manifestants CSC et FGTB du secteur public ont forcé l'entrée du ministère de la Justice lors de leur manifestation de ce matin.
Des centaines de gardiens de prison et de militants syndicaux, qui représentent l'ensemble du secteur public, se sont réunis ce mardi matin devant le siège du MR. Ils manifestaient bruyamment, lançant des pétards et sifflant la manière dont le gouvernement fédéral réagit à la grève qui affecte les prisons bruxelloises et wallonnes. Les manifestants, vêtus pour la plupart de vestes aux couleurs de la CSC et de la FGTB, ont ciblé la façade du siège du MR de jets d'œufs quasi continus. "Nous voulons juste garder nos acquis", peut-on lire sur l'un des calicots. "Nous sommes d'accord avec Monsieur Koen Geens: c'est un métier pénible", proclame une autre pancarte.
Vers 10h30, les manifestants se sont dirigés vers le bâtiment du ministère de la Justice, de l'autre côté de la petite ceinture, où ils ont forcé la porte pour y pénétrer, selon les constatations de notre journaliste sur place Sébastien Degrave. En effet, à force de tambouriner sur la porte d'entrée, ils sont parvenus à en briser les carreaux. Ils ont ensuite profité de l'ouverture de celle-ci pour pénétrer dans le bâtiment par dizaines, occasionnant beaucoup de dégâts sur leur passage, selon notre journaliste Chantal Monet, également présente.
Vers 11h30, les syndicalistes avaient finalement été évacués du bâtiment par des policiers entrés par une autre porte. Leur intervention, à l'aide de matraques et de gaz lacrymogènes, a créé une certaine agitation parmi les manifestants.
Une délégation doit être reçue à 16h00 au cabinet du ministre de la Justice. Environ 1.000 personnes participent à l'action, selon la police.
La CSC a expliqué pour justifier la tenue de sa manifestation que si les policiers, tenus par la loi de remplacer les agents pénitentiaires en grève, répondent à chaque fois présents, cette situation ne peut plus durer et la mise en place d'un service minimum n'est clairement pas la solution. Pour le syndicat, les autorités doivent réinvestir dans le secteur. "L'ensemble des services régaliens souffrent d'un désinvestissement politique et budgétaire, pouvant être qualifié de criminel", poursuit le syndicat chrétien.
Le quartier bouclé
Une internaute nous avait par ailleurs contactés ce matin depuis sa voiture, en plein bouchons près du siège du MR. "Le quartier de la porte de Hal est bouclé par la police. Que ce soit la rue de l’Hôtel des Monnaies pour accéder au tunnel ou la rue Bosquet. A chaque fois, un barrage de police nous empêche de passer. Ça fait trois fois que je fais le tour, impossible de passer. Je n’ai jamais vu ça", a-t-elle déclaré. Cette Bruxelloise se demandait comment elle allait pouvoir traverser Bruxelles pour se rendre au travail. Finalement, en fin de matinée, une dizaine de manifestants issus du rassemblement filtrait l'accès au tunnel Porte de Hal, situé à proximité. Résultat: un trafic à l'arrêt sur la petite ceinture depuis le tunnel Léopold II vers Bruxelles-Midi. Le blocage a été levé après 20 minutes.
Le groupe "Police" de la CSC mènera également ce mardi après-midi des actions de soutien intersectoriel à la prison de Forest et de Lantin.