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"Google est une bonne entreprise et une entreprise hautement responsable. Google et Huawei sont en discussion pour chercher une réponse" à l'interdiction faite par les Etats-Unis de vendre des équipements au géant chinois des smartphones, a déclaré Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei, lors d'un entretien à des médias de son pays.
Le géant Google, dont le système Android équipe l'immense majorité des smartphones dans le monde, a annoncé dimanche qu'il allait devoir couper les ponts avec Huawei en raison de la décision prise la semaine dernière par l'administration Trump, ce qui aurait pour résultat d'empêcher le groupe chinois d'accéder à certains services d'Android, dont l'essentiel Play Store (magasin d'applications) et ses applications YouTube, Gmail ou Google Maps.
Les autorités américaines ont cependant semblé vouloir calmer le jeu lundi en décrétant un délai de 90 jours avant d'imposer cette mesure, le temps que Huawei et ses partenaires commerciaux s'adaptent. Est-ce un signe que la décision de Trump, comme ça arrive souvent, était précipitée et pas assez réfléchie, et que des négociations pourraient mener à une levée des sanctions ? Probablement... Mais les Etats-Unis ont mis une grosse pression sur la Chine et Huawei, qui ne pensaient sans doute pas que Trump irait aussi loin dans sa politique protectionniste et géo-politico-stratégique.
Des conséquences très lourdes
Google a expliqué que les utilisateurs de ses services, Google Play (le magasin d'applications d'Android, ndlr) et le système de sécurité Google Play Protect continueraient de fonctionner sur les appareils Huawei existants (et ceux actuellement en stock en magasin). Mais comme le décret présidentiel interdit spécifiquement le partage de technologies, Google va logiquement devoir cesser de collaborer avec Huawei pour les futurs appareils. Impossible également de mettre à jour les appareils existants, dont le dernier P30 Pro haut-de-gamme vendu 999€, vers Android 10 à l'automne prochain...
Huawei ne pourra plus proposer dans ses appareils que la version libre de droits (en "open source") d'Android, une version compatible avec les applications Android mais sans magasin d'application officiel, et a priori sans application américaine (Facebook devant se plier a priori aux mêmes contraintes de non-collaboration), l'OS sur les futurs Huawei serait pratiquement obsolète...
Ces conséquences concerneraient les propriétaires d'appareils Huawei en dehors de Chine, puisque la plupart des services Google y sont de toute façon interdits. Dans un communiqué lundi, Huawei a affirmé qu'il "continuerait à fournir des mises à jour de sécurité et des services après-vente" sur tous ses téléphones multifonctions et tablettes existantes, y compris ceux qui ne sont pas encore vendus.