Partager:
L’homme qui s’était fait exploser dans l’appartement de Saint-Denis en novembre dernier a donc été identifié. Il s’agit de Chakib Akrouh, un Belge, originaire de Molenbeek, âgé de 25 ans. Comment la police a-t-elle finalement réussi à l’identifier ?
Le kamikaze qui s'est fait exploser le 18 novembre 2015 dans l'appartement de la rue Corbillon à Saint-Denis, Chakib Akrouh, a été identifié sur base de l'analyse de photographies du métro parisien, indique vendredi le parquet fédéral dans un communiqué. "L'analyse des photographies de la personne aperçue aux côtés d'Abdelhamid Abaaoud dans le métro parisien, le 13 novembre 2015 à 22h14, après les attentats de Paris, a permis aux enquêteurs de la police judiciaire fédérale de faire un rapprochement, le 17 décembre 2015, avec le nommé Chakib Akrouh", souligne le communiqué.
Radié des registres de la commune
Le kamikaze était radié d'office de la commune de Molenbeek-Saint-Jean depuis le 27 août 2014 et avait été condamné par défaut par le tribunal correctionnel de Bruxelles, le 29 juillet 2015, à un emprisonnement de 5 ans pour avoir participé aux activités d'un groupe terroriste entre le 30 novembre 2012 et le 15 février 2015, indique encore le parquet fédéral. C'est dans le même jugement que le tribunal correctionnel de Bruxelles avait condamné Abdelhamid Abaaoud à un emprisonnement de 20 ans. "Effectivement il a été condamné suite à son départ en Syrie, mais je peux ici dire clairement, ayant connu toute une série de membres de la famille, que c’est une famille qui n’a jamais posé de problèmes, en tout cas qui ne s’est jamais fait remarquer, avec elle nous n’avons jamais eu de problèmes. J’ai moi-même, dans le cadre d’autres activités, fréquenté toute une série de membres de cette famille qui ont toujours eu des comportements exemplaires. Donc je suis assez étonné", a indiqué Ahmed el Khannouss, échevin de Molenbeek.
"Soit il y a un déni, soit par rapport à l’environnement, par rapport aux voisins, on ne veut pas l’avouer"
La bourgmestre a, quant à elle, fait part de son exaspération. "L’entourage est évidemment choqué de constater que leur proche est un tueur. Je pense que souvent, le passé de voyou de ces individus est connu de l’entourage. Mais soit il y a un déni, soit par rapport à l’environnement, par rapport aux voisins, on ne veut pas l’avouer et donc il y a, je dirais, une chape qui s’installe."
Identifié grâce à l'ADN de sa maman
Un prélèvement ADN de la mère de l'intéressé a été effectué le 17 décembre 2015 et la comparaison de celui-ci avec les échantillons d'ADN prélevés sur les lieux de l'explosion à Saint-Denis a confirmé qu'il s'agissait bien de Chakib Akrouh, né le 27 août 1990 à Berchem-Sainte-Agathe, et de nationalité belge. Après avoir fréquenté assidûment les filières djihadistes de Khalid Zerkani et de Soufiane Alilou, Chakib Akrouh était parti le 4 janvier 2013 de Zaventem pour la Turquie, après avoir réservé un aller simple pour Istanbul. L'enquête avait ensuite démontré sa présence en Syrie depuis janvier 2013 où il avait rejoint les rangs de la katiba al-muhajirin, puis l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).