Partager:
Les réactions après la mort du prêtre Jacques Hamel, égorgé par des terroristes dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, vont toutes dans le même sens: indignation, tristesse, solidarité. Le témoignage le plus poignant est venu de Mohammed Karabila, l'imam de la ville, qui connaissait bien son confrère catholique.
Suite à la prise d'otage qui a eu lieu ce matin dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, et qui a mené à la mort du prêtre de l'église alors qu'un paroissien aurait été blessé, plusieurs personnalités belges réagit. L'imam de la commune, notamment, qui s'est dit "effaré par le décès de mon ami", le prêtre Jacques Hamel. "Je ne comprends pas, toutes nos prières vont vers sa famille et la communauté catholique", a déclaré Mohammed Karabila. "C'est quelqu'un qui a donné sa vie aux autres. On est abasourdis à la mosquée", a-t-il ajouté.
"Maintenant ils visent des symboles religieux et prennent pour prétexte notre religion, ce n'est plus possible"
C'est dans cette même mosquée qu'avait eu lieu une cérémonie funèbre en mémoire d'Imad Ibn Ziaten, le parachutiste de 30 ans tué le 11 mars 2012 à Toulouse par Mohamed Merah. L'attaque de l'église a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). Le prêtre et l'imam se sont retrouvés à plusieurs reprises "lors d'interventions publiques dans des salles de fêtes". "Nous faisons partie d'un comité interconfessionnel depuis 18 mois. Nous discutions de religion et de savoir-vivre ensemble", a précisé M. Karabila. "Cela fait 18 mois qu'on s'attaque à des civils, maintenant ils visent des symboles religieux et prennent pour prétexte notre religion, ce n'est plus possible", a-t-il dit. La mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray a été inaugurée en 2000 sur une parcelle de terrain offerte par la paroisse catholique de la ville.
Les messages venus de Belgique
Des personnalités belges ont aussi réagi à cette horrible attaque. Sur Twitter, le Premier ministre Charles Michel a posté un message de condoléances.
Il a été suivi par le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders.
"Ne pas céder à la panique"
Contacté par Bel RTL, le porte-parole des évêques de Belgique, directeur de l'Agence de presse Cathobel et consultant spécialisé Tommy Scholtès a donné son sentiment après ce drame. "C’est une réaction de colère. C’est dramatique et consternant", a-t-il estimé. Mais il espère que les chrétiens ne céderont pas à la panique. "Il faut garder la tête froide. Je ne pense pas aujourd’hui que nos églises soient d’avantage visées par un attentat. Il faut garder la prudence mais ne pas céder à la panique."
Enfin, faut-il craindre pour les JMJ qui débutent aujourd'hui? "Je crois que les services de sécurité des JMJ, de l’Etat polonais et du Vatican ont sécurisé un maximum les lieux et que toutes les mesures ont été prises. Il ne faut pas annuler les JMJ, qui sont endeuillées par ceci", a déclaré Tommy Scholtès.
Ailleurs dans le monde, le Vatican a condamné "un meurtre barbare", tandis que le pape s'associe à "la douleur et à l'horreur".
"Nos 1ers martyrs du XXIe siècle en France"
En France, les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. Du côté du PS, c'est la solidarité qui prévaut. "Épouvantable attaque contre un prêtre et des fidèles catholiques. Solidarité totale. Restons unis face à l'horreur", a tweeté Jean-Marc Ayrault. "Solidarité profonde et tristesse révoltée après l'attaque dans une église catholique. Ils ne réussiront pas à semer la haine et la peur" pour Ségolène Royal. "Horreur devant le meurtre d'un prêtre dans son église. Pensées pour sa famille et les paroissiens de Saint Etienne du Rouvray", a réagit Benoît Hamon.
Chez Les Républicains aussi, la solidarité domine. "L'assassinat du prêtre nous plonge dans l'effroi et la consternation. Restons unis et solidaires devant l'horreur absolue", a tweeté Gérard Larcher, président du Sénat. "Solidarité totale avec mes amis normands et l'Eglise catholique touchée au coeur", selon Bruno Le Maire. "Après cet acte ignoble, je veux exprimer tout mon soutien à l' @Eglisecatho et à toute la communauté chrétienne", a dit Christian Estrosi. "Révolte. Chagrin. Attaquer une église. Egorger un prêtre et un paroissien. Jusqu'où iront les barbares ?", a enfin déclaré Valérie Pécresse.
Christine Boutin, du Parti chrétien démocrate: "L'horreur en France : un prêtre égorgé pendant la messe, des soeurs prises en otage. Prions pour nos 1ers martyrs du XXIe siècle en France".