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Quelque 5.000 ouvriers et patrons de la sidérurgie européenne sont attendus lundi à Bruxelles pour protester contre la concurrence chinoise qui déverse sur le marché des produits à prix cassés.
"Les importations d'acier bradées en provenance de Chine, dont les volumes ont doublé depuis 18 mois, inondent le marché de l'UE, provoquant des fermetures d'usines et des suppressions d'emplois dans la sidérurgie européenne", dénonce la fédération Eurofer, qui réunit les industriels européens de l'acier et coorganise la manifestation. "Les ouvriers sidérurgistes de toute l'Europe pâtissent des conséquences des importations déloyales et du manque d'action gouvernementale", s'emporte Roy Rickhuss, secrétaire général du syndicat de l'acier britannique, Community, dans un communiqué.
40.000 emplois perdus en quelques années
L'Union européenne est le deuxième plus gros producteur d'acier au monde après la Chine, avec plus de 177 millions de tonnes par an, soit 11% de la production mondiale, selon des chiffres de la Commission. Quelque 40.000 emplois ont été perdus ces dernières années dans un secteur qui emploie environ 3,5 million de personnes.
L'heure est si grave que c'est côte à côte que doivent défiler, dans les rues de la capitale européenne, patrons et ouvriers. On attend donc 5.000 personnes dans les rues de Bruxelles... Elles s'opposeront à la reconnaissance de la Chine comme économie de marché...
Donner le statut d'"économie de marché" à la Chine?
Ces derniers comptent déposer leurs casques à proximité de la Commission pour symboliser les licenciements à venir, pendant qu'une délégation d'Eurofer et d'Aegis Europe (regroupant 30 secteurs industriels: acier, aluminium, céramique, verre, panneaux solaires notamment, et coorganisatrice de cette marche) sera reçue par le président de l'exécutif européen, Jean-Claude Juncker.
Dans leur ligne de mire, outre le dumping pratiqué par les sidérurgistes chinois, en surcapacités, les difficiles discussions sur l'octroi à la Chine du statut d'économie de marché. La Commission européenne, qui négocie pour les 28 Etats membres, a en effet ouvert le débat à la mi-janvier et doit prendre une décision à la fin de l'année. Si la Chine obtient ce statut, cela pourrait déboucher sur une forte baisse de ses droits de douane, lourde de conséquences pour tous les concurrents européens de "l'atelier du monde", des fabricants de panneaux solaires aux aciéristes.
De son côté, la Chine a fait connaître son intention de réduire sa production d'acier de quelque 150 millions de tonnes sur les cinq prochaines années, alors que sa surproduction est estimée à 340 millions de tonnes par des experts.