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Une Ricoh Tetha SC, un smartphone récent et un petit casque en carton: voici ce dont vous avez besoin pour votre première expérience de réalité virtuelle. Explications.
Vous en avez certainement entendu parler, ou même vu sur quelques sites : les photos et vidéos à 360° sont à la mode. Elles sont intimement liées à l’émergence, encore timide au niveau du grand public, de la réalité virtuelle, celle qui vous immerge dans un univers parallèle, à l’aide d’un casque de type HTC Vive (le plus abouti mais le plus cher), ou de lunettes en carton dans lesquelles on glisse un smartphone (le moins confortable mais le plus accessible).
La réalité virtuelle n’est rien sans contenu. Et à part les jeux vidéo qui arrivent (le casque VR de PlayStation est sur le marché), il y encore peu de contenus ‘réels’ à disposition du public.
Mais tout cela est en train de changer avec la démocratisation des caméras à 360°. On vous a
Ricoh, qu’on n’attendait pas spécialement sur ce terrain (l’entreprise japonaise est connue en Europe pour ses imprimantes et scanners principalement), est très actif dans l’imagerie. Le groupe japonais a acquis Pentax il y a quelques années, et s’est lancé dès qu’il a pu dans les caméras à 360°.
Le premier Tetha a été lancé en 2013, mais récemment c’est un nouveau modèle, le Tetha SC, qui est disponible en Belgique (299€). C’est clairement une tentative de populariser ce genre de caméra, avec couleurs différentes et une utilisation simplifiée. Au final, avec un "casque" de réalité virtuelle en carton (15€) et un smartphone pas trop lent, vous pouvez créer votre propre réalité virtuelle :
Une caméra, un 'casque', un smartphone... la réalité virtuelle est bien là !
Tetha SC : 12 MP, 8 GB
On vous rappelle le concept en deux mots : la caméra est composé de deux lentilles sphériques avec une ‘ouverture’ de 180°. La photo ou la vidéo est ensuite assemblée par le logiciel pour en faire un média à 360°.
La grande nouveauté, c’est la qualité de l’image qui a augmenté, en passant à 12 MP pour chaque objectif.
La caméra en elle-même est légère. Elle est en plastique, mais l’assemblage est de qualité. Les boutons sur la tranche servent à allumer la caméra, à activer/désactiver le Wi-Fi, et à passer du mode photo au mode vidéo. Il y a bien sûr un grand bouton central faisant office de déclencheur.
L’idée de base, vu le poids et la forme, c’est de tenir la caméra dans la main et d’appuyer avec le pouce. Mais il y a un heureusement un pas de vis classique pour appareil photo / caméra, et c’est bien utile pour du 360°, sinon on voit le bras tendu de celui qui filme ou prend la photo.
Il y a une mémoire interne de 8GB. Elle permet d’enregistrer une heure de vidéo en haute résolution, ou 1.600 photos. L’appareil est équipé d’une batterie qui, selon les chiffres de Ricoh, a une durée de vie de 260 photos.
Première étape, la prise de vue à 360°
Comment ça marche ?
Le fonctionnement de la Tetha SC est un peu particulier. C’est normal, le principe même de prendre des vidéos à 360° est particulier.
Pour notre test, nous avons placé la caméra sur un pied, nettement plus pratique pour ce genre de vidéos immersives.
La prise de vue est très simple : on prend une photo ou une vidéo à l’aide du gros bouton. C’est ensuite que cela se corse. Pour faire circuler l’information entre la caméra et le smartphone, il faut passer par le Wi-Fi (le Bluetooth n’est pas assez puissant ni rapide pour de la vidéo). Il faut d’abord allumer le Wi-Fi du Tetha, en appuyant sur le bouton situé sur la tranche de la caméra.
Il faut ensuite aller dans les paramètres du smartphone, et se connecter au Wi-Fi de la caméra.
On lance alors l’application Tetha S (malgré que le modèle soit bien le SC, différent du S), qui se télécharge bien sûr gratuitement sur les stores Android et iOS.
Via cette application on peut faire de nombreuses choses, mais surtout regarder la vidéo ou la photo à 360° qu’on vient de prendre. On peut également la télécharger sur le smartphone.
Ce smartphone milieu de gamme de HTC ne permet pas d'afficher la 'Vue VR'...
De la réalité virtuelle avant tout
Il y a différentes manières de visionner ce média assez original. Pour afficher les options, lors de la lecture sur le smartphone, il faut appuyer sur l’icône en bas à droite, le carré avec deux barres sur les côtés (attention, certains smartphones, sans doute pas assez puissants, n’ont pas cette option, comme le HTC Desire 10 Lifestyle).
La manière plus intuitive, c’est ‘Vue VR lentille simple’. La vidéo se lance et quand vous tournez le téléphone, vous appréciez un autre angle de vue. Si vous appuyez sur ‘Vue VR lentille double’, il faut glisser le smartphone dans un casque de réalité virtuelle. Google vend son ‘cardboard’ à 15€ environ, et il y a de nombreuses options plus solides avec une lanière.
Dès lors, la vidéo est affichée en double horizontalement, et les loupes présentes dans le casque vont zoomer. On perd en qualité d’image (on voit fort les pixels à cause du zoom, à moins d’avoir un écran au-delà du Full HD, comme les Galaxy S7 ou LG G5), mais on gagne en immersion, car il suffit de bouger la tête pour apprécier les autres angles de vue en temps réel. C’est donc ce qu’on appelle de la réalité virtuelle.
Cette méthode de visionnage avec le casque est l’intérêt principal de ces caméras à 360°. La troisième méthode de visionnage, dit ‘simple’, lance la vidéo, et vous parcourez la 360° à l’aide du doigt. Comme si vous regardiez une vidéo 360° sur Facebook, et qu’avec la souris vous modifiez l’angle de vue. C'est moins intéressant.
Que ce soit via l'application Tetha Video (qui permet la retouche) ou via l'application de base, ça n'est pas toujours évident...
Un partage compliqué
Si vous souhaitez partager au-delà des gens à côté de vous en leur tendant casque et/ou smartphone, il faut ‘diffuser’ la vidéo quelque part.
Lors de notre test de la LG Cam 360, il était très simple de partager la séquence à 360° sur Facebook. Le réseau social prend en compte ce genre de média, et vos amis, avec la souris, "parcourent" la vidéo.
L’application Tetha permet ce partage sur Facebook, mais il a planté plusieurs fois à 50% de l’export lors de nos tentatives, hélas. Finalement, nous avons tout de même réussi, en demandant d’abord à l’application un partage sur ‘autre’ que Facebook, puis en disant qu’on voulait placer la séquence sur Facebook. Etrange. Ricoh, que nous avons contacté, dit ne pas être au courant d'un problème avec l'export...
Sur YouTube, ça ne s’est pas passé tellement mieux. La vidéo s’exporte, mais elle est aplatie, comme si l’application Tetha ne lui avait précisé qu’il s’agissait d’une vidéo à 360°...
Enfin, avec l'application Tetha Video, qui permet de retoucher la vidéo (avec un filtre, par exemple), l'export sur Facebook n'était qu'une sphère fixe...
Bref, cela semble un peu erratique à ce stade. Tout cela va se simplifier à l’avenir, c’est certain. Mais à l'heure actuelle, le meilleur moyen de partager vos vidéos 360°, c'est de... tendre casque et smartphone aux gens à côté de vous pour qu’ils se fassent une idée de la réalité virtuelle.